jeudi 1 septembre 2011

Dessine-moi une plume


Les vacances, enfin ! J'espérais pouvoir m'allonger dans l'herbe, mi-ombre, mi-soleil, et apprécier un roman dans la chaleur de l'été, mais c'est loupé. Juillet a été désespérément pluvieux et gris. Ce ne sera donc pas au jardin, mais au salon, dans un bon fauteuil passé d'âge que j'irai me blottir et nourrir mon estomac littéraire. Mais que lire ? Quelle couverture ?

Pas du sérieux, ni du trop réaliste. Voyons, voyons, regardons ces gros volumes qui, telle une fresque, colorent mes étagères.

Et pourquoi pas…



Rassurez-vous, je n'ai pas échangé ma limonade contre un alcool fort, l'image est bien à l'envers. Ainsi, on se met mieux à la place de cette pauvre tortue qui se débat pour se remettre sur ses pattes et échapper à cette grosse main prête à la saisir. En plus, dans ce sens, le ciel et les hommes paraissent des géants étouffants. J'avoue que je me suis un peu retrouvée dans cette tortue qui recherche le sol. Enfin, revenons à nos tortues… euh, pardon, à nos moutons ! Nous sommes là pour découvrir un nouvel illustrateur.

Il s'agit donc d'une illustration du Disque-Monde de Terry Pra
tchett. Quant au dessinateur, il n'est autre que Marc Simonetti.

L'homme :

Marc Simonetti est un illustrateur français né en 1977 à Lyon. Ancien ingénieur, il s'est d'abord reconverti dans le jeu vidéo en travaillant pour Activision, Sony, EA et Ubisoft. Ce n'est qu'après qu'il a plongé dans l'illustration en commençant par le jeu de rôle, puis le « covert art » (China Miéville, L'appel de Chtulhu, le trône de fer, le nom du vent…). Sa première expérience dans le monde des couvertures lui a été offerte il y a six ans par les éditions Pocket.

L'artiste :

Si le style utilisé pour illustrer le Disque-Monde est assez loufoque, Marc Simonetti sait aussi imager d'autres univers plus légers, voire plus sombres. Cette fois encore, il m'a été difficile de choisir une autre illustration à vous présenter. Comment choisir entre ses perspectives vertigineuses, ses ambiances inquiétantes et le mouvement qu'il insuffle ? N'hésitez donc pas à visiter son site : http://marcsimonetti.artworkfolio.com/



Avec quelle matière travaille-t-il pour obtenir un tel contraste et un tel réalisme ? N'essayez pas de trancher entre huile et acrylique, car c'est du « digital art ». Ah, ces ordinateurs ! Ils sont devenus une nouvelle texture à travailler au pinceau.

Si cette œuvre est dans les tons de bleu, n'allez pas croire que la palette de Marc Simonetti se borne à ces couleurs. Au contraire, il utilise tout le spectre et les associe selon l'ambiance qu'il souhaite créer. Ce qui m'a le plus marquée, ce sont ses paysages citadins, ses architectures luxuriantes, ses perspectives qui s'entremêlent et s'enchevêtrent tout en restant plausibles. Cela m'a rappelé les architectures impossibles de monsieur Escher. Si ce nom ne vous dit rien, je suis sûre que les gravures ne vous sont pas inconnues.

Sur ce, je retourne à ma lecture du Disque-Monde.

Votre dévouée,

Saïph

3 commentaires:

  1. Un "digital artist"... ça prouve à quel point on peut réaliser de magnifiques dessins, pleins d'atmosphère, sans passer par les méthodes traditionnelles.

    Très chouette article, Saïph ! Comme toujours, tu m'ouvres les portes d'un monde que je connaissais très mal ! Et tu en parles si bien :)

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  2. J'ai déjà vu ses couvertures et c'est vrai qu'elles attirent l'oeil. Je vais visiter son site pour voir ces autres créations.

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  3. Merci à toute les deux ^^
    et si, en plus, je réussis à agrandir vos horizons, je suis comblée

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