dimanche 1 septembre 2013

Editorial

L'automne approche à pas de velours : le PAen fait sa rentrée littéraire même s'il porte, entre deux pages, quelques grains de sable qui sentent encore bon l'été. Toute l'équipe remercie chaleureusement Mimi pour avoir répondu aux questions de notre intervieweuse, ainsi que Aranck, Elka, Diogène, Nascana, Neila, Sej, Sophinette pour leur contribution !

Pour cette formule régionale du 1er septembre 2013, vous trouverez au programme :

- Plume et astuce : Cristal donne son point de vue sur... eh bien... le point de vue.
- Nos Imagineurs : Slyth a interviewé l'auteure poético-mathématicienne des Ciseaux !
- Les perles de PA : parce que Plume d'Argent puise sa substance en vous.
- La galerie des plumes : des plumes avec des crayons et des pinceaux, c'est toujours quelque chose.
- Spécial IRL : la grande rencontre plumesque de l'été racontée à plusieurs voix !


Astuce : Faite un peu défiler la page qui s'affiche et cliquez sur

Vous y trouverez des contenus bonus, alors pourquoi vous en priver ? Toute l’équipe vous souhaite une bonne lecture !


Cristal et Saïph, rédactrices en chef

Plumes et Astuces

Question de point de vue

Aujourd’hui, j’ai choisi d’aborder la question du point de vue narratif, également appelé « focalisation » (oh, les vieux souvenirs de collège !). Je pense que ce sujet est d’autant plus susceptible de vous intéresser qu’il concerne n’importe lequel d’entre vous, auteur débutant ou confirmé, quel que soit votre genre littéraire ou votre style d’écriture. En effet, le point de vue est à l’auteur ce que la caméra est au réalisateur : c’est lui qui définit l’angle sous lequel est racontée l’histoire. Vous comprendrez dès lors que selon votre choix (délibéré ou pas), ça changera toute la perspective du récit. Je vais aborder ici les différents points de vue possibles, sans prétendre que l’un est meilleur que l’autre : à vous de déterminer lequel servira le mieux votre histoire !

Le point de vue omniscient

On parle de point de vue omniscient ou de focalisation zéro quand le narrateur* de l’histoire sait absolument tout sur tout de tous les personnages : leurs pensées intimes, leur passé, présent et futur, ce qu’ils font chacun de leur côté et ce même s’ils sont séparés par des milliers de kilomètres. Votre narrateur est Dieu. Dans ce genre de récit, on glisse du point de vue d’un personnage à celui d’un autre, parfois sans transition, comme si on pouvait voyager de tête en tête. Le lecteur peut même savoir des choses que tous les personnages de l’histoire ignorent ! Comme l’explique très bien la Wikiversité « aucune réalité, la plus dissimulée soit-elle, la plus complexe, la plus inconsciente même, ne lui échappe [au narrateur] et donc n’échappe au lecteur ».

Le point de vue omniscient est particulièrement intéressant quand votre intention d’auteur est, par exemple, de brosser un tableau de psychologies avec le plus d’exhaustivité possible (c’est la démarche de Balzac pour sa Comédie humaine) ou de dévoiler un monde imaginaire dans ses moindres rouages (comme Terry Pratchett le fait, avec énormément d’humour, dans les Annales du Disque-monde). En revanche, si vous maniez des récits où les secrets, les zones d’ombre ou le suspense sont des ingrédients importants, le point de vue omniscient sera à manier avec des baguettes.

* À ne pas confondre avec vous-même, auteur en chair et en os, parce que oui, l’écriture reste un acte fondamentalement schizophrénique.

Le point de vue externe
 
Le point de vue externe peut être soit neutre, soit impliqué.

Pour le point de vue externe neutre, j’ai envie de dire que c’est l’antipode du point de vue omniscient. Le narrateur reste un témoin extérieur à l’histoire (ce n’est pas un personnage) et en plus il ne connaît rien d’autre que ce qui est montré. Avec ce genre de focalisation, tout se passe comme si votre lecteur assistait à l’histoire comme à un film, sans voix off pour dire ce qui se passe dans le crâne et dans le cœur des personnages. Vous, auteur, vous vous cantonnez à décrire les actions et les dialogues, sans émettre de jugement personnel, en toute objectivité. Tout au plus, vous pouvez attirer l’attention sur telle expression du visage, sur tel geste équivoque, sur tel détail important, comme le ferait le zoom d’une caméra.

Ce point de vue est intéressant si votre démarche d’auteur est d’atteindre une objectivité totale, si l’action du récit, les faits présentés sont plus importants que la psychologie intime des personnages. Revers de la médaille : votre lecteur aura plus de mal à s’identifier à ces derniers.

Concernant le point de vue externe impliqué, la démarche est la même que ci-dessus, à cette différence près que votre narrateur prend de la consistance et s’autorise des commentaires personnels. Il ne connaît toujours pas les pensées et les sentiments intimes de vos personnages, il n’est toujours pas lui-même un protagoniste intérieur au récit, mais il raconte l’histoire en y mettant sa petite touche personnelle : ton ironique, ton poétique, ton dramatique, etc. Si je devais choisir un exemple, je citerais les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire où le narrateur (qui porte d’ailleurs le même nom que l’auteur du livre, Lemony Snicket) raconte l’histoire des trois orphelins sur un ton bien à lui : « Si vous aimez les histoires qui finissent bien, vous feriez beaucoup mieux de choisir un autre livre. Car non seulement celui-ci finit mal, mais encore il commence mal, et tout y va mal d'un bout à l'autre, ou peu s’en faut. »

Le point de vue interne

Le point de vue interne plonge directement votre lecteur dans la peau du personnage. Nous ne voyons que ce que votre héros regarde, nous n’entendons que ce qu’il écoute, nous suivons le processus de ses raisonnements et nous assistons à l’ébullition de ses émotions. Bref, toute la perception de la narration est concentrée sur la sienne. Si le point de vue interne est systématique dans les récits écrits à la première personne (« je »), il est tout à fait possible de le trouver aussi dans des récits écrits à la troisième personne : c’est ce que fait par exemple J. K. Rowling dans les Harry Potter. Si vous optez pour cet angle d’attaque, je vous conseille de l’exploiter à fond pour en tirer le meilleur jus : maintenez un bon équilibre entre le cérébral, l’émotionnel et le sensoriel afin de permettre à votre lecteur de vivre en phase avec votre héros. Vous pouvez aussi recourir à cette narration pour produire des effets de surprise, comme l’a fait Agatha Christie dans Le Meurtre de Roger Ackroyd. En effet, le point de vue interne n’empêche pas votre personnage de dissimuler des informations au lecteur, de se mentir à lui-même, d’être prisonnier de sa subjectivité : ces zones d’ombre sont autant de pistes de réflexion intéressantes !

Si un roman peut être entièrement écrit avec une seule focalisation interne, il peut également l’être avec plusieurs. N’est-ce pas alors un point de vue omniscient ? me demanderez-vous. Non, pas si vos focalisations se cantonnent à un nombre limité de personnages et que le lecteur ne sait rien d’autre que ce qu’ils savent eux-mêmes. Prenez le Trône de fer, de George R. R. Martin : un chapitre est égal à un point de vue (le chapitre porte d’ailleurs le nom du personnage dont le point de vue est adopté). Vous pouvez aussi glisser de la tête d’un personnage à un autre à l’intérieur d’une même scène, mais faites juste attention à ne pas déboussoler votre lecteur et à éviter les redites entre ce que les personnages pensent et ce qu’ils se disent.

J’aurais tendance à recommander l’usage d’un seul point de vue interne si votre récit comporte beaucoup de zones d’ombre que seul votre héros doit explorer. De cette façon, le lecteur fera chaque découverte au même rythme que lui. Si au contraire vous vous attaquez à une réalité plus vaste et plus complexe, si votre action se déroule simultanément dans plusieurs endroits à la fois, si vous vous heurtez vite aux limites d’un seul point de vue, je vous encourage à étendre la focalisation à d’autres personnages clefs.

Puis-je mélanger différentes sortes de focalisation ?

En écriture, il n’y a pas de loi, tout est possible. Certains parmi vous, dont je lis religieusement les histoires, le font déjà : pluralité des points de vues internes, une petite touche d’omniscience ici et là, un narrateur externe neutre qui apostrophe soudain le lecteur. Il n’y a pas de recette imposée, tous les points de vue se défendent (oui, bon, d’accord, le jeu de mots est de Shao, pas de moi). Je vous recommande simplement de réfléchir à ce que vous voulez mettre en lumière et ce que vous voulez garder dans l’ombre, puis d’adopter un angle de caméra en conséquence.

À présent, chers auteurs, n’hésitez pas à prolonger cette plume et astuce : quels points de vue aimez-vous adopter dans vos romans ? quelle focalisation vous a le plus étonné ? seriez-vous tentés d’essayer de nouveaux angles d’attaque ? La parole est à vous !

Cristal

Nos Imagineurs

Salut les Plumes !

C’est la rentrée ! Et qui dit rentrée dit reprise des cours et donc, un peu de sérieux que diable !
Toutefois, je ne suis pas sûre d’être la mieux placée pour parler de ça. Je n’aime pas résoudre des problèmes, mon esprit logique est plutôt déficient et je suis carrément nulle question représentation spatiale. Je ne m’empresse pas de montrer mon compas à mes invités et connaître la racine carrée de 25 ne m’a jamais sortie d’une situation difficile.

Bref, vous l’aurez compris, les maths c’est pas trop mon truc !
Mais je connais une Plume qui saura à coup sûr rallier à sa cause les plus réticents d’entre nous.

Merci d’accueillir chaleureusement Mimi !


1. Commençons par une question aux allures mathématiques… Depuis combien de temps précisément écris-tu (secondes, minutes, heures, jours, mois années, siècles…) ?

Difficile à dire ! Il me semble que le premier livre que j’ai écrit était sur ma grand-mère et les oiseaux de son jardin. J’avais six ans, c’était pour un concours municipal que j’ai gagné (mais j’étais la seule dans ma catégorie…). Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à écrire des histoires, mais je m’en racontais déjà beaucoup, avec mes playmobils ou mes poupées ! Depuis, j’ai écrit quelques romans, des nouvelles, des chansons, des pièces de théâtre, des scénarii…

2. Qu’est-ce qui te plaît le plus dans l’écriture ?

J’aime bien le fait qu’on puisse partir de pas grand chose, une idée, une image, un sentiment, et pouvoir construire une réflexion, des évènements, des personnes à partir de…rien ! C’est beau de se dire qu’une histoire n’existait pas avant qu’on ne l’imagine et qu’on ne l’écrive. J’aime bien aussi le travail que l’on fait autour, pour représenter un lieu, une scène, des personnages (même si j’ai moi-même du mal à me les représenter ; je les vois sans visage…), juste pour divertir quelqu’un (et se divertir soi !). Et puis, raconter des histoires pour faire passer un point de vue, des idées folles, des utopies.

3. La logique veut que personne ne soit parfait : quels genres de difficultés peux-tu rencontrer dans tes écrits ?

J’ai le plus grand mal à rester cohérente, à ne pas sortir des éléments incongrus, improbables ou des situations illogiques ! J’ai aussi un mal fou à trouver le bon ton pour les premiers chapitres. Je mets des mois à produire un premier jet des premières pages à force de les recommencer ! En fait, c’est ça mon problème. Je suis perfectionniste (mais loin d’être parfaite !).

4. Tu lis certainement des textes sur le site, quel genre de commentatrice es-tu ?

Je suis une maniaque de l’orthographe alors je commence toujours par noter les fautes, le manque ou le surplus de virgules, les endroits qui ne me parlent pas ou mal formulés en présentant toujours une suggestion de remplacement. Je pars du principe (pour moi aussi) que si ça bloque dans la lecture, même très peu, c’est que le passage est à revoir. Parfois, il n’y a presque rien à changer. Je ne m’attends donc pas à ce que l’auteur suive mon conseil mais j’espère pouvoir lui être utile. J’essaie toujours de dire ce que j’aime dans l’histoire et pourquoi je reviens la commenter. Pour l’instant, j’ai surtout lu des histoires de très bonne qualité alors je n’ai pas à me forcer pour revenir lire !

5. Fais-tu partie de ces auteurs un peu fous qui pensent que leurs personnages ont une vie propre ? Est-ce qu’ils font parfois des choses auxquelles tu ne t’attendais pas ?

Non, pas vraiment. À une époque, je m’étais créé un personnage d’écrivain un peu insupportable (bon ça va, j’avais quinze ans…), qui s'appelait Elisabeth (dite Elie) et j’avais presque l’impression de l’entendre parler, mais maintenant je me soigne ! Pour en revenir à la question, j’écrivais une série de romans policiers entre neuf et treize ans et j’avais pour enquêtrices deux cousines de vingt-cinq ans, respectivement journaliste et garagiste, Claire Delune et Jessica Dopourmaiparan (on se moque pas !). C’était assez naturel pour que j’imagine leur vraie vie, mais je ne sais pas ce qu’elles font maintenant. Claire a dû se marier à son cher Fernand-Nathan Personne. Quant à Jessica… je suppose qu’elle travaille toujours au garage de monsieur Ralf Or. Son chat Bégonia ne doit plus être de ce monde, malheureusement.

6. Faisons maintenant plus ample connaissance avec l’histoire que tu as publiée sur La Plume d’Argent... Comment es-tu parvenue à donner naissance à Ciseaux ?

Un ami qui faisait ses études de maths dans la même promo que moi, avec qui j’aimais beaucoup parler, m’a un jour fait la leçon. En soit, ce n’est pas tellement le problème, je suis très sensible même si ça ne se voit pas toujours mais j’ai l’habitude qu’on me fasse la morale, je pense que c’est parce que je n’ai pas un comportement très habituel. Bref, toujours est-il qu’il m’a dit que je jouais un rôle et que j’essayais de prouver j’avais ma place en sciences alors que la logique me voyait en lettres. Ce qui m’a le plus touchée, je pense, c’est que j’avais moi-même du mal à faire cohabiter ces deux parties, ce que j’avais de scientifique et de littéraire. Que dire de ce type qui voulait devenir chercheur alors qu’il n’avait aucune imagination ? Finalement, c’est peut-être lui qui est le plus à plaindre.

Ce n’est que quelques mois plus tard que j’ai pensé à ce qui se passerait si je lui présentais un ami que j’avais au lycée, un artiste fou avec des cheveux bouclés, des yeux noirs, des chemises à carreaux et le regard noir perdu dans le plafond des couloirs du lycée qu’il traversait au pas de charge. (Celui-là m’a aussi fait des remarques sur mon orientation, d’ailleurs ! Un jour, alors qu’on était dans un cours commun (on était peu nombreux à faire allemand en première langue, il avait un accent très drôle, avec son cheveu sur la langue), il a aperçu un ouvrage épais dans mon sac et il m’a demandé ce que je lisais. J’ai sorti mon bouquin d’exercices résolus de maths pour terminale S. Je n’oublierai jamais le regard apitoyé qu’il m’a lancé à ce moment-là !) J’étais alors en deuxième année mais je sentais bien que je n’étais pas à ma place. Les maths me passionnaient, mais j’avais fait une dépression au début de l’année et je me remettais beaucoup en question à ce moment-là. Je n’avais pas encore l’idée d’en faire un roman, je ne pensais pas avoir assez à dire là-dessus, même si je tergiversais beaucoup sur l’avenir que j’allais donner à mes études. Je pensais alors partir en sociologie ou en littérature pour contenter tout le monde.

L’idée folle d’écrire Ciseaux vient d’un rêve que j’ai fait. Je me trouvais à l’extérieur d’une salle et j’attendais. Quand le moment est venu d’entrer, j’ai pris la rampe d’accès qui avait une particularité que je ne dévoilerai pas ici. Je suis rentrée dans la salle et j’ai vu tous les gens que j’avais rencontrés dans ma vie, ma famille, ceux que j’avais perdu de vue, absolument tout le monde. Je savais que j’étais là pour ma thèse de mathématiques, mais je ne sais pas si je l’ai eue. Je me souviens rarement de mes rêves pourtant. Celui-là est devenu l’épilogue de Ciseaux, et j’ai écrit le plan peu de temps après, et tout est parti de là.

7. Quelles ont été les réactions de tes tous premiers lecteurs quand tu as commencé à mettre ce texte en ligne ?

À la fin de ma première relecture, je l’ai envoyé à une amie de mes parents, que j’ai toujours connue et en qui j’ai confiance. C’est une habituée de la bêta-lecture, elle a d’ailleurs publié sur PA sous le pseudonyme de Molly59. Elle m’a envoyé un mot très touchant, que j’ai gardé précieusement, dans lequel elle me disait qu’elle avait vraiment bien aimé le concept de "démonstration", avec l’esprit mathématique du personnage principal qui imprègne la narration. J’ai commencé par le publier sur un autre site qui ne m’a pas apporté grand chose. Et pour finir, en arrivant sur PA, j’ai rencontré un excellent lectorat qui m’a fait des remarques très pertinentes, qui m’aident beaucoup à la correction.

8. Tu décris Ciseaux comme une "métaphore autobiographique et mathématique". Le fait d’écrire ce texte t’a-t-il apporté quelque chose d’un point de vue personnel ?

Plus que je ne l’imaginais ! Cependant, je ne m’en suis pas rendu compte en l’écrivant. Je l’ai écrit dans la nature, il y a encore des insectes écrasés un peu partout entre les pages de mon manuscrit ! Je faisais toujours les mêmes promenades, chaque jour, j’écrivais aux mêmes endroits, comme Lise qui revient travailler chez Albert, comme Hugo qui fait son petit tour quotidien dans le parc. C’était une vraie mise en abîme, et je construisais l’histoire et les dialogues comme une véritable démonstration, à partir de lieux et de personnes de mon enfance dont je m’inspirais, un vrai retour aux sources ! J’aurais pu le voir comme une revanche, mais je considère ce roman comme une preuve. C’est ma réponse à l’analyse de mon "ami" mathématicien, pour lui montrer que finalement, où est le problème ? Pourquoi mes textes de rêveuse seraient-ils incompatibles avec la science que j’aime ? Ce n’est qu’à ma rentrée en deuxième année de physique que je me suis rendu compte que j’assumais beaucoup mieux ces deux facettes de ma personnalité. J’ai grandi dans ma tête, je suis moins perdue, je ne sais toujours pas où je vais mais je sais que je ne vais plus nulle part. J’ai répondu à la question : qui suis-je ? Je suis Albert. Je suis une scientifique qui écrit des histoires et qui s’y épanouit.

9. Question de fan : En sachant que f(x) = 48x³ + 25x² - 128x + 5, quelles sont les racines de x ? Et plus sérieusement (parce que le sérieux, c'est quand même bien), tu dis que tes personnages t'ont été inspirés de personnes réelles. Est-ce qu'elles sont au courant qu'elles sont devenues des êtres de papier ? Et si oui, comment le vivent-elles ? Et toi, comment procèdes-tu pour les écrire - copie conforme ou petits réarrangements scripturaux ?

Les racines de x, je ne sais pas, mais les racines de f sont 1,370059567 0,03938843324 et -1,930281334 (merci à ma Casio Graph 35+ parce que j’avais commencé à résoudre à la main mais c’est vrai que c’est un peu long et difficile, quand même…) !
Sur les quatre personnages principaux, j’ai totalement inventé Albert, le grand-père (mais je trouve que c’est celui auquel je ressemble le plus !), mais les trois autres sont inspirés de personnes réelles. Hugo est pour ainsi dire une copie conforme de l’artiste dont je parlais plus haut, et la grand-mère cumule de nombreuses ressemblances avec ma mère et ma grand-mère. D’ailleurs, son prénom est une référence à une tradition familiale, celle de donner le nom de Marguerite à chaque génération. Quant à Lise, elle représente bien sûr le mathématicien.
J’ai parlé d’Hugo à mon ami dessinateur, qui m’a répondu, fidèle à lui-même : « Heureux d’être la source de tant d’inspiration ! » Mais j’avoue que je n’ai pas parlé de Lise ni même du sujet de ce roman au matheux. Je l’ai fait lire à sa petite amie qui m’a dit qu’elle le reconnaissait très bien dans ses états d’esprit, ses réflexions, ses paroles… que c’était même très déstabilisant. J’avoue que je me suis sentie un peu coupable, pourtant je n’ai pas l’impression d’avoir été trop dure ! À mon avis, je l’ai même rendu plus vivable. Je ne sais pas si à lui, je le lui ferai lire un jour.
Pour l’adaptation, j’ai commencé par changer le genre de Lise. Pour moi, c’était plus simple, parce que ces deux-là ont leur fierté et je pense que dans la vraie vie, ils se seraient ignorés. Je me disais que si Lise était une fille, elle avait plus de chance de réussir à briser la glace que si elle était demeurée garçon, mais cela fait sûrement partie de mes préjugés. À part ça, je n’ai pas changé grand chose. Cependant, Lise a cette part de moi qui calcule tout et n’importe quoi, je ne pense pas que ce soit le genre de son modèle mais ça apportait une ambiance à l’histoire qui me plaisait bien.

10. Pour finir, y aurait-il quelque chose en particulier que tu voudrais dire aux personnes qui sont en train de nous lire ? Un message à leur transmettre peut-être ?

Je voulais remercier toutes les plumes, qui se sont intéressées à moi et à ma petite histoire depuis mon arrivée, j’ai été si bien accueillie ! Je tenais à dire merci très spécialement à Cristal qui m’a invitée très calmement sur le site alors que je jouais la groupie dans une lettre de fan hystérique, et je souhaitais dire que j’aime énormément l’ambiance de Plume d’Argent, que je m’y plais beaucoup et que je vous remercie de ne pas me regarder de travers, même si je connais les 72 premières décimales de pi ! (si si, c’est vrai ;) ) Enfin, merci d’avoir lu jusqu’au bout, j’espère que je ne vous ai pas perdus en route !


Ainsi s’achève cette interview.

Je tiens à remercier Mimi puissance 3000 pour sa disponibilité, sa bonne humeur, sa motivation et son implication ! J’ai beaucoup apprécié nos échanges tout au long de la préparation de cette interview et je lui souhaite une excellente suite.

Certes, la démonstration de Ciseaux s’est achevée mais je ne doute pas que d’autres textes consciencieusement planifiés et calculés viendront certainement compléter ce parcours. Alors, Mimi, je te souhaite la meilleure continuation possible : continue à nous surprendre et à nous faire raisonner !

Merci à vous lecteurs et lectrices pour votre attention, je vous dis à la prochaine pour une nouvelle interview !

Gardez vos plumes affutées,

Slyth 

Les perles de PA

Perles du forum Plume d'Argent :
 
Parce que des plumes qui papotent ensemble sur un forum dédié à l'écriture, ça vaut souvent le détour, nous vous proposons un aperçu de ce que cela peut donner. Voici les petites perles que nous avons sélectionnées pour vous dans ce numéro...  

 

« Quand j'étais plus petit je voulais être serial killer ou explorateur, et puis après, écrivain. Maintenant non, parce que je ne suis pas assez doué pour ça. (En fait, je suis aussi nul pour tuer des gens et pour planter des drapeaux, alors je ne risque pas d'aller bien loin, mais bon.) »  
   
Par Reb (Once upon a time, Reb were walking in a street, 7 Fév 2008) 

« Quand je crée un perso... je l'utilise un peu d'abord pour le tester ... je le dessine et si ça me convient ... bah il hérite d'un passé qui en théorie doit s'imbriquer dans l'intrigue ... mais au final, c'est plutôt l'histoire qui finit par s'imbriquer dans le passé du perso. »

Par Shaoran (Qu'est-ce qui vous plait le plus dans l'écriture ?, 4 Fév 2010)

« J'ai lu le texte d'un auteur assez imbu de sa personne (pas sur PA, je vous rassure) qui disait "moi, je fais du stéréotype mais comme il n'y a que ça, je suis original". A méditer. »

Par Nascana (Clichés et lieux communs, 26 Nov 2010)

« Un foudre c'est un tonneau et mon tonneau est dans une cave. »

Par Diogene (Diogene, 16 Mai 2013)

« Quand une idée me vient, elle passe et repasse dans ma tête, flux et reflux, jusqu'à ce que je l'ai mise sur papier. Ou clavier. Un peu comme des vagues obsédantes qui ne s'arrêtent jamais. Donc, Déferlantes Cérébrales. Comme ça ça donne un petit côté vaguement poétique. »

Par EryBlack (Déferlantes cérébrales, 19 Aoû 2013)
   
   
Citations d'auteurs du site Plume d'Argent:

Vous les avez lus, peut-être commentés, et sans doute vous-êtes vous dit au fil de vos réflexions que certains passages mériteraient d'être cités dans des conversations hors contexte, juste pour la beauté des mots et des phrases savamment agencées ? Retrouvez dans ce numéro quelques citations qui ont retenu notre attention ce mois-ci, et n'hésitez pas, pour les parutions futures, à nous transmettre vos propres suggestions ! Elles n'en seront que mieux appréciées !  

« Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, Machin n’était pas vraiment le genre de personne à qui on aurait pu accorder le titre d’aventurier les yeux fermés. Du moins, si, ce n’est que les yeux fermés qu’on aurait pu le lui accorder. Oui, parce qu’en les ouvrant, le regard aurait de suite buté sur son teint maladif qui disait clairement « moins je vois le soleil, mieux je me porte », ses yeux creux et fatigués de la couleur de la vase périmée en pleine chaleur estivale, et sa tignasse hirsute qui hantait les cauchemars d’une bonne partie des coiffeurs de la Face. Concluons donc en disant que Machin n’avait pas du tout la tête de l’emploi. » 

Par Sej dans La Septième Face - I - Et la Grande Coasseuse créa le Cube

« Agnès avait tenu des propos tout à fait cohérents : CONFIANCE et SINCERITE, étaient des qualités primordiales, propres à un artiste. Le peintre les étale sur sa toile, le sculpteur les incruste dans la pierre, l'écrivain les couche sur du papier, le musicien les propage à son instrument... Le problème est que je manquais cruellement de ces attributs... »

Par Luciole dans Nymphéa, entre deux mondes

« (…) Parfois, il se prenait à imaginer que sa vie aurait été différente s'il avait laissé aux adultes le soin de tout gérer. Car ce que ces chers parents ignoraient c'était que pendant que les mômes jouaient ou discutaient dans une chambre, là où ils auraient dû être trois à s'amuser, elles n'étaient que deux. Anselm gardait les yeux rivés sur la nuque de sa petite sœur. Il souriait quand elle cherchait son visage, répondait quand on l'interrogeait, jouait si on lui demandait... Mais son esprit répétait inlassablement « La lâche pas. La lâche pas. La lâche pas. » Sinon elle disparaitra aussi. Comme maman. »

Par Elka dans Earth Never Dies

« Tout d’abord, elle se mit à l’étreindre avec passion, lui coupant le souffle et le laissant hoquetant. Ensuite, sa colère prit le dessus et elle cria si fort qu’elle couvrit les décibels des klaxons des camions qui roulaient sur le boulevard d’en bas. Enfin, sans reprendre haleine, elle partit s’affaler sur l’un des fauteuils du salon. Là, elle laissa ses larmes couler, tant elle avait craint qu’un malheur soit arrivé. Quelques secondes plus tard, elle éclata de rire, considérant sa propre attitude comme parfaitement ridicule. Et pour finir, elle s’enferma dans un silence profond. Louis, qui n’avait pas bougé jusque-là, se dit que sa mère n’était pas mal non plus dans l’émotion. »

Par Aranck dans Louis-Ohrim et les Manteaux-Noirs

« – Tout le plaisir est pour moi Cassandra. Vous pouvez m'appeler Ashi'ir.
Elle hocha la tête, rassurée qu'il lui ait donné la forme simplifiée de son nom. Certains hessians donnaient volontairement leur nom entier, bien trop long pour être retenu et prononcé correctement par un humain, afin de mettre leur interlocuteur mal à l'aise. Bien sûr, il y avait des règles pour retrouver la forme courte à partir d'une forme longue : en cours, elle mettait cinq minutes à les appliquer et ce avec un support papier ou tactile. »

Par Psychadelya dans Entre Terre et Hessia

La galerie des Plumes





Nascana (illustration au crayon de Unité Héros, Wilda et Sven)



Sophinette (modélisation sur DAZ-3D de ALE)
Site web : http://www.ale2100.com



Neila (illustration au crayon de Derrière les Portes)
Site web : http://neila-derrierelesportes.blogspot.be



















Spécial IRL


Cet été, un grand rendez-vous de plumes argentées s’est tenu chez Vefree : Aranck et son fils, Beul, Blacky, Cristal, Diogène, Dragonwing, Elka, Hadana, Jamreo, Keina et Isy, Nascana et Amelio, Neila, Reb, Saiph, Shaoran et Sej. Nous avons presque fait l’alphabet à nous tous ! Voyez-vous, chers lecteurs, la belle maison d’hôtes de Vefree, la Halte du Pèlerin, est en train de devenir le festival annuel de Plume d’Argent : on se retrouve autour du feu, on bavarde, on rit, on mange, on boit, on s’amuse ! Cette fois, nous avons même joint l’utile à l’agréable en aidant Vefree aux finitions de son chantier. Vous pouvez évidemment compter sur nos plumes-porters, et la gentille contribution des autres, pour vous faire un rapport en bonne et due forme !

Le paysage vu depuis la Halte du Pèlerin

Envie de faire des travaux chez vous ? Soucieux de l'esthétique et de l'esprit de votre maison ? Appelez la Plume d'Argent. Ces auteurs vous proposeront un intérieur fait pour vous. Du grenier à la cave, toutes vos pièces transpireront de créativité et de bonne humeur. Ses équipes jeunes et dynamiques savent peindre tous les supports, vaincre les murs les plus tenaces, parer de papier à écrire n'importe quelle surface, agrémenter l'atmosphère de rire ainsi que de peinture de guerre. De plus, la Plume d'Argent compte parmi ses membres bon nombre d'acrobates sur escabeau et funambules sur radiateur. Rien de tel pour repeindre en fanfare tout vos encadrements de fenêtre.

Besoin de débarrasser une grange ? Faites encore appel à la Plume d'Argent. Surqualifiée dans le domaine du bûcher, vos vieilles planches grincheuses crépiteront tel un feu d'artifice accompagnées de branches de sapin.

Vingt invités viennent d'arriver à l'improviste ? Appelez encore la Plume d'Argent. Avec ses fins gourmets, ses experts en barbecue, ses maîtres d'hôtel constellés de tache de peinture et sa cuisinière hors paire, vos repas seront de véritables festins.

Attention, offre exceptionnelle en août : toute l'équipe de PA s'engage à hanter les lieux d'histoires rocambolesques et de bonnes odeurs.

Pourquoi hésiter ? Contactez la plume la plus proche de chez vous, il y en a 457 sur toute la France et même à l'étranger.

Plume d'Argent, et vos travaux sont faits immédiatement !

Saïph


L'une des poupées japonaises offertes par Flammy

J’ai une chance incroyable ! Vingt plumes sont venues avec leur grand coeur et leur curiosité rencontrer d’autres plumes à la Halte du Pèlerin. À leur initiative, elles ont bien voulu donner un coup de main pour mon projet de création de chambres d’hôtes. Une maison qui, visiblement, a été adoptée comme le QG IRL de Plumes d’Argent à ma grande surprise et aussi pour mon plus grand plaisir.
 
20 plumes ouvrières à la maison

J-2


Il serait temps d’acheter la peinture !
Pas encore décidée sur la déco, c’est avec la généreuse collaboration de Keina et Izy, en vacances chez moi depuis une petite semaine, que nous allons ensemble dans un magasin de bricolage spécialisé faire le choix des couleurs pour les trois chambres à peindre. Avec eux, c’est déjà plus facile. Ils sont de bons conseils et écoutent avec attention mes contraintes financières ainsi que mon envie de faire une jolie déco.
Nous repartons à la maison, le coffre plein de couleurs et même de la tapisserie, chose à laquelle je n’étais pas prête au départ.
J-1


Izy, Keina et moi préparons les sols de l’étage et de l’escalier pour les protéger des grands passages. On nettoie, on installe les matelas dans le grenier qui servira de dortoir, comme l’année dernière.
Bientôt, la maison grouillera de gens de tous âges, résonnera de rires et d’éclats de voix. Je suis déjà sur les charbons ardents ! Mais en fait, faut pas s’y tromper, en apparence, je suis zen.

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Le matin, c’est le marché. À nous trois, nous achetons fruits et légumes pour notre IRL. Au Panier d’Urfé, ma commande de viandes nous attend. Il fallait bien tous les bras, surtout les forts d’Izy, pour transporter tout ça jusqu’à la voiture. En plusieurs fois.
C’est que... vingt bouches à nourrir, hein...
En fin d’après-midi, c’est le premier trajet à la gare de Roanne pour accueillir Nascana, Amelio et Reb, les premières plumes à débarquer à La Halte du Pèlerin.

J+1


C’est au tour de Saiph, Blacky et Drago d’arriver à la gare en tout début d’après-midi. La troupe d’apprentis ouvriers se forme et les premiers n’ont pas attendu pour faire chanter la ponçeuse et jouer du pinceau. Jamreo et Sej arrivent, elles, en voiture avec force renfort de guidage au téléphone pour retrouver la maison. Puis, Hadana, Elka, Neila et Beul, le quatuor inséparable, vient poser ses sacs de couchage tout sourire. Pareil pour Cristal et Shaoran qui finissent par arriver en début de soirée en se trompant plusieurs fois. La joyeuse bande déjà formée s’accueille mutuellement les bras ouverts. Et chacun à son tour, tout le monde gagatise avec Tigris et Tigrou, les chatons de la maison.
Point délicat pour moi : distribuer les tâches à tous, sachant que certains n’ont jamais touché un pinceau de leur vie. Entre nous, c’est un joyeux bazar organisé !

J+2


Il fait un temps radieux. Comme promis, au petit déjeuner, arrivent Aranck et son fils, Etienne, avec le pain pour les tartines et les croissants. Nous faisons connaissance aussi avec Ishan, leur petit chiot noir adorable. Dans l’intervalle, j’étais partie chercher à la gare le petit dernier dont on va faire la connaissance : Diogène.
Et nous voilà tous réunis !
Nous fêtons nos retrouvailles, et pour certains notre rencontre, autour d’un grand feu de bois. C’est toujours autant de joie et de plaisir de voir tout ces visages et ces yeux briller dans les flammes de notre bûcher. Notre repas cuit sous la cendre se termine à la nuit noire et, frileusement, nous prenons une tisane assis en rond dans le grenier-dortoir où tout le monde y a ses quartiers. Là, débute une séance de dédicace dont notre Cricri nationale est l’invitée d’honneur avec sa Passe Miroir éditée chez Gallimard.

J+3


Les travaux battent leur plein sous un joli soleil. Quelle belle équipée !
Je suis reconnaissante de toute cette aide. Certes plus ou moins maladroite, plus ou moins experte, mais tellement généreuse ! C’est un don inégalable que vous me faites-là, les plumes. Merci beaucoup. Je crois que je ne vous l’ai pas dit assez, alors je profite de cette part du PAen pour réitérer mes remerciements à tous.

J+4


Déjà certains repartent et la maison se vide. Mais deux chambres ont pris déjà une nouvelle allure. Leurs murs fraîchement peints et tapissés promettent un accueil digne et confortable. Je suis vraiment contente. La façade aussi a entamé de blanchir ses volets. La maison change, grâce à vous. Je l’ai tant rêvé !

J+5


Le plus gros est parti hier. Il ne reste que Saiph, Nascana, Amelio, Blacky et Drago. Une seule voiture pour ramener tout ce petit monde à la gare est impossible. Saiph sera donc la dernière à partir en fin de journée. Avec son oeil avisé, nous peaufinons la déco en tentant de masquer les défauts. Pour ça, nous retournons au magasin acheter le nécessaire. Il y aura une couleur de plus dans la chambre du milieu et nous choisissons des peintures assorties pour peindre les placards. Après ça, je dois la quitter sur le quai de la gare. Sniff !
La maison est vide. Seuls les chats me tiennent encore compagnie.
Mais la promesse des plumes de revenir, que ce soit pour l’inauguration de La Halte du Pèlerin ou l’été prochain me fait chaud au cœur.

Un jour, les plumes reviendront...

Vefree

 
Pendant que les autres s'activent...
  
 Parce que des Plumes, même armées d’un pinceau ou d’une fourchette, ça reste des auteurs dans l’âme, nous n’avons évidemment pas pu nous empêcher de donner une petite touche littéraire à notre rencontre. Déjà, il faut savoir que les plumes argentées ont le « conte » dans le sang : il n’y a qu’à écouter les jeux de mots de Shaoran après six heures de route (le canal d’Écuisses, je vous laisse deviner ce que ça a pu donner) ou encore Saïph en train de commenter les étoiles pendant le dîner ou encore Reb qui nous sort une boutade par phrase !

Et puis ce qu’il y a de chouette, avec les auteurs, c’est que leurs écrits sont toujours à portée de main. Tenez cette pauvre Dragonwing, par exemple. « Tu as la nouvelle version des Enfants de Prométhée avec toi ? » que je lui demande. « Je dois avoir quelques chapitres, oui », qu’elle me répond en toute innocence. Hop, vote à l’unanimité, c’est son histoire à elle qui sera lue devant tout le monde ! C’est Elka qui nous a fait la lecture du premier chapitre et Neila qui a assuré les bruitages (enfin… surtout les rires… les rires gras et démoniaques, en fait). Ah, c’était juste magique, cette petite veillée dans le grenier, chaque plume installée sur son matelas, à voir la prestigieuse académie du roman s’élever sous les poutres. L’espace d’un moment, nous ne voyions plus les beaux tapis persans de Vefree, mais ce pauvre Dimitri qui se battait contre une armée de pissenlits. Merci, Dragonwing, de t’être sacrifiée pour nous permettre de conclure la soirée en beauté !

Le soir d’après, pas de lecture, mais séance de dédicaces ! Je vous l’ai dit : plume un jour, plume toujours. Chers lecteurs, pourquoi aller faire la queue dans des salons du livre quand vous pouvez, à la Halte du Pèlerin, obtenir l’autographe personnalisé des auteures des Pérégrinations d’une cuisinière, des Cinq Terres Oubliées, de la Septième face ou du Petit Marchand de sable ? Quand vous pouvez feuilleter à votre aise les carnets de dessins de l’une ou le cahier à idées de l’autre ?


Je vous le prédis, un jour la maison de Vefree deviendra le lieu de pèlerinage incontournable pour tous les amoureux de la plume !

Cristal




Les Plumes sont des artistes !


Que serait une IRL sans son bestseller je vous le demande ? Alors après Jean Claude et le plat à quiche, laissez-moi vous présenter Mouton(s), la trilogie de l’été. Fruit de l’imaginaire (un peu tordu ? Naaaaaaan) des sept plumes talentueuses que sont Neila, Sej, Nascana, Blacky, Jamreo, Elka, et moi-même, Mouton(s) s’est construit au détour d’une partie de dés (un petit jeu au nom très évocateur de Story Cubes).

Le Pitch : Jean-Louis est un mouton comme les autres. Mais il s’ennuie seul dans son pré. Alors, au détour d’une orgie d’herbe fraiche, il prend LA décision de sa vie : quitter le monotone confort de son pâturage pour découvrir le monde. Sans doute aurait-il dû s’en abstenir.

Mouton(s) c’est avant tout une histoire fantastique sous tous les angles. Une histoire qui rapproche les auteurs fous comme les moutons borgnes. C’est aussi une amitié hors norme, celle de Jean Louis le mouton et René le scarabée. Ainsi qu’une cruelle tragédie qui ne laissera personne insensible, la fin émouvante de René, et l’hommage déchirant de Jean-Louis, rebaptisé Jean-René en mémoire de son défunt ami.

Mouton(s), c’est également un concentré d’amour à l’état sauvage. La folle nuit de folie avec Hughette la chevrette laissera sa marque indélébile sur Jean-René, et un indomptable désir de vengeance pour Maya.

Enfin, la trilogie des Mouton(s) ne serait pas ce qu’elle est sans sa dose d’aventure et de trahison. Eborgné par une abominable fleur et effondré par la perte de son ami René brutalement dégommé par un archer qui passait devant la banque fermée, Jean-René se relèvera pourtant courageusement pour être jeté sans vergogne dans le feu d’une guerre qui ne le concerne pas avec Maya sa nouvelle amie. Échappant de peu à la mort, et après s’être livré à toutes sortes d’exercices triviaux avec Hughette, c’est toute une pyramide de moutons zombies borgnes qu’il devra affronter.

De Maya l’abeille (ouais, elle était facile celle-là) trafiquante à la solde de l’effrayante Fleur mangeuse d’yeux et secrètement transie d’amour pour Jean-René, en passant par Hughette la chevrette versatile et mégalomane prête à conquérir le monde avec le premier archer venu et accessoirement reine suprême de l’armée des moutons zombies, Jean-René devra affronter pléthore d’épreuves et autant de garces.

On ne saurait dire si Mouton(s) deviendra le bestseller de l’année, mais en tout cas, il nous aura fait passer un sacré bon moment. Un moment qui n'aurait jamais pu avoir lieu sans Vef' et sa Halte du Pélerin. Alors je ne pense pas trop m'avancer en parlant au nom de tous : MERCIIIIIIIII VEFOUNETTTE !

Shaoran




Vefree n'est pas la reine de la fourchette pour rien


« Ce qui m'a le plus amusée, c'est quand on a fait la soirée-feu. C'était pour moi l'exemple même de la bonne entente et de l'amusement du début de la soirée à la fin ! » (Elka)

« Ce qui m'a le plus amusé, ce fut le petit Ishan essayant de montrer aux enfants de Gribouille combien il était mignon. » (Diogene)

« J'ai adoré la façon avec laquelle Nasca, sous son air innocent, presque angélique même et tout à fait distingué, nous a raconté cette histoire grivoise de morsure fatidique se concluant par un magistral coup de poêle sur la tête. Le silence que cette conteuse sans égal a laissé juste avant la chute finale, et juste après ce que j'avais déjà cru être la conclusion, m'a complètement scotchée ! Ce fut une splendide prestation ! Du grand art ! Je n'avais pas ri comme ça depuis longtemps ! » (Aranck)

« Une des choses qui m'a marquée à l'IRL, c'est quand Reb parlait la nuit et que je lui demande si ça va. Il me répond "il est 6h !" et là, Amélio vérifie sur son portable et "non, il est 5h30!". Sinon l'histoire qu'on a inventée en jouant avec des moutons borgnes et des fleurs qui mangent les yeux, ça m'a bien fait rire. » (Nascana)

« Ma plus grosse déception, ça a été de voir que le Dragon ne crachait ni flammes ni shampoing. Puis, je me suis dit qu'avec une créature aussi inoffensive, le tas d'or serait plus facile à atteindre. » (Sej)

« Cette rencontre m'a donné la sensation de faire parti de la famille. Je me suis beaucoup amusée pendant la partie de Loup-Garou et durant la création de MOUTON(S), et les moments qui m'ont le plus émues se sont ceux où chacun a sorti ses notes et ses dessins, parce qu'il y avait un tel respect et un tel partage que s'ouvrir et faire confiance devenait tout naturel. » (Blacky)

« L'une des choses qui m'a le plus émue à l'IRL, c'est la magie de l'instant lorsque les plumettes éditées ont écris pour nous de belles dédicaces, plus précieuses à mes yeux que toutes celles que je pourrais jamais obtenir. » (Neila)


Les pinceaux des Plumes