samedi 1 janvier 2011

Nos Imagineurs

Chères Plumes Paennes,

Armez-vous de tubas, palmes, lunettes et bouteilles à oxygène. Entraînez-vous à sourire en apnée pour éviter de vous étouffer avec les bulles d'air. Car dans ce numéro, nous plongeons à vingt mille micromètres sous les mers à la rencontre de notre Imagineur. Vous vous étiez déjà habitués aux fonds de caves de Sej, ou aux voyages clandestins à bord du navire de pirates de Vefree. Vous avez fait vos preuves en terme d'endurance mentale en rencontrant la Reine du Sadisme... Pas moi.
Ha ha ha, visons plus soft cette fois, voulez-vous ?

Je vous emmène donc voir un être sensible tout mimi dans ses abysses lointaines... Du bocal à poissons rouges Paens. Là où le temps passe trèèèès lentement. Quid ?

On ne sait s'il s'agit d'un Imagineur ou d'une Imagineuse tant il en est lui-même incertain. Quelque part dans son royaume digne des meilleures pubs pour petits corayas, saluons notre BeuldesBois ! Spécimen unique : un brin tritosaure pour deux brins de duvets. Moyennant une bonne bouillie de pomme de terre poussée dans le cimetière local, elle a gentiment accepté de répondre à quelques questions.

Depuis combien de temps écris-tu ?

J'ai compris que je pouvais écrire vers mes quinze ans, à mon entrée au lycée. C'est une amie qui m'a initiée aux forums JDR, puis aux histoires à plusieurs mains. Avant cela, l'idée de coucher sur papier les histoires qui me trottaient dans le crâne ne m'était jamais venue. Je pensais, il me semble, qu'écrire était un droit qui ne revenait qu'à ceux dont c'était le métier. (Idée bizarre, je te l'accorde Spilounette...)
Si on veut parler du moment où j'ai vraiment eu envie de m'améliorer et progresser, avec le projet de continuer à écrire par la suite, ça s'est plutôt réveillé à dix-sept ans, avec la naissance d'une première histoire à laquelle je tenais beaucoup.

Qu'est-ce qui t'as amenée à créer et rédiger tes histoires ?

À la place de « créer », il s'agirait plutôt d'histoires qui me tombent dessus toutes seules. Soit à la suite d'un rêve, soit suite à une scène vue quelque part, à une phrase captée au hasard. Ce sont les projets auxquels je m'accroche le plus, surement parce qu'ils me surprennent. Et paf ! Ça fait pas des Chocapics, mais ça fait un brin d'idée qui me hante jusqu'à ce que je le laisse se développer tout seul. J'y incorpore après des choses que j'aime, pour le nourrir. Ça en devient handicapant. J'ai un personnage qui nait tous les mois comme ça.

C'est pour éviter d'avoir un vrai fouillis dans ma tête et aussi pour le plaisir de mettre ces idées en scène que je rédige toutes ces bêtises. À la vitesse de l'escargot.

Tu aimes les cimetières, la poussière des sépulcres, la terre fraîchement retournée sur les cercueils vides ou pleins... Oui, l'Au-delà te passionne visiblement ; pourrais-tu nous en expliquer les raisons ?

Petite, j'étais passionnée par les Contes du Cimetière. Je crois que c'est là que tout à commencé. Voir ces enfants mis en danger par la mort (un démon, un faucheur...) mais aidés dans leurs quêtes par la mort également (les squelettes et revenants du cimetière), ça m'a chamboulée. La Mort n'était pas que mauvaise. Elle pouvait aussi être adjuvante, et ça... Ça, j'avais adoré. Depuis, je crois que ça m'est resté.
En plus, je ne sais pas. Les cimetières ont quelque chose de vraiment particulier. Y'a des morts sous tes pieds, quand même. C'est (logiquement) le seul endroit où tu trouves ça. Et ça me touche. C'est étrange. Très romantique. Et puis la mort est un mystère qui me turlupine. Les âmes, l'après-vie, tout ça, j'aime bien y réfléchir.

Dans l'association des TEA (Trop Exigeants Anonymes), tu te déclares l'un des membres les plus fidèles. Y a-t-il des chances pour que cela change un jour ?

Ha ça ! Seul le grand sachet de TEA nous le dira !
J'ai conscience d'en demander beaucoup à moi même et de pas mal me dénigrer... Mais je n'y peux rien... Tu dois toi-même te rendre compte de combien il est difficile de changer, hein ? Oh pardon ! Il fallait garder ton adhésion à l'association secrète ? Quelle dommage... *FUHFUHFUH*

Tu es sur Plume d'Argent depuis maintenant 1 an et 11 jours ( oui j'ai compté ), tu t'es très vite adaptée à l'ambiance et aux autres auteurs ; quelles ont été tes premières impressions ?

Un an ? J'ai le sentiment d'être arrivée hier.

Le débarquement sur PA était comme un atterrissage sur un tas de plumes après une chute infinie à la recherche d'un endroit où me poser. (Je m'emballe un peu). Non, vraiment. C'était tout chaud, tout réconfortant, très complice. Spontané. Au début je m'étais inscrite parce que les deux premières fictions que j'avais commencé à lire m'emballaient par leur qualité. Je pensais pouvoir me booster et progresser aux côtés d'amateurs et d'amoureux talentueux. Et puis très vite j'ai aussi découvert la communauté plus en profondeur, avec le forum. Je crois que je n'ai jamais vu pareil paradis !

L'ouverture des festivités plumesques s'est faite avec Les Hommes sans Visage . Cette histoire a-t-elle déjà une fin ou tout reste-t-il encore à créer avant l'épilogue ?

Oui, elle a déjà une fin. Une fin très bête d'ailleurs. (C'est peut-être pour ça que je n'arrive pas à l'écrire, je ne sais pas). Les HsV me servent d'entrainement. De terrain d'essais. Quand j'essaye d'expliquer au potentiel lecteur ce qu'est un Passeur d'âme ou un esprit, je me l'explique en même temps. Mettre en mots des idées aussi « vaporeuses » n'était pas facile. Donc les HsV devaient me servir, d'une, à voir si j'y arrivais, de deux, à être compréhensible.
Je n'en suis toujours pas vraiment satisfaite et je me rend compte avec le recul qu'il y a certaines choses que je voudrais revoir. Mais bon. Il faut que je garde en tête que c'était de l'entrainement. Et tout se retravaille toujours !

Question de fan : Qui a le plus de chance de sortir avec Bobbie Davis ? Randall Kent ou le mystérieux Tobias ?

Oh my ! Dis donc, c'est que Bobbie est une véritable star des tabloïds.

Te répondre reviendrait un peu à parler de l'épilogue, alors... heu... Je peux garder le secret encore un 'tio peu ? *sourire colgate*

Question de fan : Ne devient pas triton qui veut. Mais alors comment tu t'y es prise ?

J'ai un vague souvenir de Flammy me traitant de gastéropode parce que le fait que je ne me considère pas tout à fait comme une fille la perturbait. Puis ça a dérivé sur l'image d'un axolotl que j'ai eu le malheur de poster sur le forum. Et tout le monde s'en est donné à cœur joie avec des photos de tritons – pour me rappeler mon infériorité et ma laideur – après ça. (Moi aussi je vous aime, les Plumes).
... Si j'avais su que ça resterait.

A quand la dominatation des aquariums, puis des océans du monde entier ?

J'essaye déjà d'imposer mon autorité dans le bocal à poisson rouge. Depuis que je suis devenue Tritosaure, Bubulle n'ose plus me regarder dans les yeux ; c'est un bon début je suppose. Mais un jour je pourrais tourner dans Gang de Requins 2 ! Et alors à moi l'aquarium national... Et le sous-marin du Capitaine Nemo !

Je serais GRAND.

Si si. Fear me.

As-tu d'autres projets d'écritures ? Penses-tu à l'édition parfois ?

Ma chère Spilou, si tu savais...

J'ai quelques projets basés sur l'univers des Passeurs d'âmes (thème introduit dans les HsV), d'autres sur des thèmes totalement différents. J'ai même en tête un monde inventé, alors que j'ai horreur de ça parce que c'est super compliqué à gérer. En tout, je pourrais écrire sur dix à douze histoires à peu près fouillées... Et ça me fait pleurer de désespoir.

Pour ce qui est de l'édition, j'ai le rêve secret d'écrire et illustrer une histoire pour enfant. Je ne sais pas trop quand. C'est bien la seule chose que je rêverais de voir éditée, parce que, bon... Voir un texte et ses illustrations dans un même livre, c'est mieux que sur des feuilles volantes, non ?


Il est temps de remercier chaleureusement notre Imagineureuse de sa participation car, eh oui, cette interview touche à sa fin. Pour des raisons de préservation de la faune et de la flore locales, je vous prierai de ne pas capturer les poissons rouges de Beuly, et de ne pas trafiquer sa petite pendule pour transformer les heures en secondes ; ça ne la fera pas écrire la suite des HsV plus vite. Au plaisir de vous faire découvrir d'autres spécim... Je veux dire d'autres plumes qui flottent dans nos mystérieuses eaux Paennes.

Et non, je ne vous raccompagne pas à la surface, on doit papoter autour d'un TEA avec Beulychoupinette. (*FUHFUHFUHKOFKOF*) Suivez Bubulle, il connait le chemin.

A bientôt pour un prochain numéro !

Enjoy,

Spilou

4 commentaires:

  1. J'ai suivi bubulle et je suis arrivée ici. Charmant endroit qu'est-ce là, ma chère Beuly tritosaure ! Je suis contente d'être venue.
    Cette chère Spilou a l'art de trouver des endroits rares comme ceux-là et je me régale à chaque fois.
    Au plaisir de te lire aussi, Beuly !
    À très vite, Spilounette et encore bravo !

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  2. Une bonne idée. Ca fait plaisir d'en savoir un peu plus sur notre Beulette national ^^.

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  3. Un grand merci à toi, ma Beulette, de t'être prêtée à cette passionnante interview ! Tu as une façon d'écrire qui a toujours le don de m'émouvoir.

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  4. Un grand merci à vous pour ce journal, surtout !

    Ce fut avec un très gros (je ne voulais pas répéter Grand...) plaisir que j'ai répondu aux questions de Spilou.

    À refaire ! *kof* Hm je veux dire, vivement le prochain Imagineur !

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