samedi 1 janvier 2011

Il était une fois...

Ce n’est sans doute pas une grande surprise si je vous dis que deux acteurs sont indispensables à la réussite d’un album jeunesse : l’auteur et l’illustrateur. Nécessaires, indissociables, chacun à leur manière contribue à donner vie aux histoires qui font rêver les tout-petits. L’auteur en démarre la création alors que l’illustrateur vient ajouter la touche finale. Mais au fait, comment se réalise la rencontre de ces deux artistes dont les galaxies éloignées sont pourtant tellement liées ?

Il est coutume de laisser l’éditeur choisir celui ou celle qui fera les illustrations du livre en devenir. En effet, la maison d’édition possède déjà dans ses archives une série de portfolios d’illustrateurs qui répondent à la charte graphique des albums présentés dans leur catalogue. Plus clairement : les maisons d’édition essaient toujours de présenter des textes et des illustrations qui possèdent une certaine homogénéité. Par exemple, si la collection traite d’écologie, ils éviteront d’emmêler les pinceaux en publiant l’œuvre revisitée du Chaperon rouge. C’est la même chose pour les illustrateurs. Certains font des illustrations très épurées avec des lignes abstraites et d’autres ont un style plus « cartooniste » représenté par des couleurs très vives.

L’éditeur détermine donc le choix de l’illustrateur et parfois, l’auteur est autorisé à donner son avis. Mais dans la majorité des cas, il découvre le livre une fois les illustrations faites. Tout se joue donc entre l’éditeur et l’illustrateur pour l’approbation des croquis. Il arrive que l’illustrateur demande à être mis en contact avec l’auteur afin d’obtenir son point de vue. Mais tout cela reste à sa discrétion puisqu’au final, ce n’est pas l’auteur qui doit donner son approbation, mais bien l’éditeur.

Cependant, et depuis peu, l’avènement d’internet a apporté une nouvelle dimension au duo auteur-illustrateur. De plus en plus de petites communautés virtuelles apparaissent, mettant en contact les divers acteurs du monde de l’édition jeunesse. Des duos se forment directement par le biais de ces communautés et ainsi naît ce que l’on appelle un « projet d’album ».

Un projet d’album est un projet où l’auteur et l’illustrateur travaillent en étroite collaboration avant même de savoir si le texte sera édité. Il y aura alors échange afin que les deux personnes expriment leurs idées respectives sur le texte qui, lui, est déjà écrit et achevé. Ensuite, elles conviendront d’un nombre d’illustrations à faire (habituellement trois ou quatre, inutile de faire tout le projet) et une fois celles-ci terminées, ils démarcheront ensemble les maisons d’édition afin de soumettre leur projet.

Pourquoi un tel duo ? La mise en valeur. En associant leur talent respectif, l’auteur et l’illustrateur permettent à l’éditeur d’avoir une idée plus précise de ce que pourrait donner le projet une fois édité. Cela permet aussi de souligner les points forts du texte et l’habileté de l’illustrateur à rendre en images les mots. Une visibilité non négligeable dans le cas où les deux artistes débuteraient dans le monde de la littérature jeunesse. C’est une forme de séduction, en quelque sorte. Cependant, tous les éditeurs n’aiment pas recevoir des projets d’album. Certains préfèrent la bonne vieille méthode ; d’autres apprécient particulièrement cette nouvelle façon de démarcher.

Alors, maintenant que vous en savez un peu plus sur la collaboration auteur-illustrateur, je clorai cet article en vous laissant sur un duo-choc dont je suis particulièrement « fan ». Il s’agit de l’album d’Orianne Lallemand et de l’illustratrice Éléonore Thuillier. Comment résister à la bouille de ce pauvre loup qui voulait tellement changer de couleur ?

Honey

Le loup qui voulait changer de couleur – Éditions Auzou
Texte : Orianne Lallemand – Illustrations : Éléonore Thuillier




http://boutique.auzou.fr/le-loup-qui-voulait-changer-de-couleur.html

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