Bonjour les Plumes !
Ah, l’été ! Les plages de sable blanc, l’eau turquoise, les séances de
bronzette sur la terrasse… bref, le farniente dans toute sa splendeur !
En tout cas, rien de tel que les vacances pour se changer les idées et, à
ce petit jeu, les auteurs de PA sont plutôt doués ! Une Plume
en particulier semble prendre beaucoup de plaisir à nous faire voyager
dans son univers exotique. Entre une plaine verdoyante peuplée de
nomades, des déserts brûlants et un mystérieux labyrinthe de pierres,
elle n’a pas fini de nous faire rêver. Merci d’accueillir Sierra !
1. Tu dis être amoureuse des mots depuis toute petite. Quand es-tu tombée dans la marmite exactement ?
C’est vrai, c’est quelque chose qui m’a très vite caractérisée. Je
crois que depuis que j’ai été en mesure de lire, le plaisir de plonger
dans les livres ne m’a pas quittée. Mes parents me faisaient lire des
tas de choses différentes ! L’écriture, c’est venu plus tard. Je devais
être en primaire et j’écrivais des petites nouvelles plutôt absurdes !
Un peu plus tard, avec une amie, on s’est écrit des histoires qu’on
s’envoyait par lettres. J’ai toujours les siennes et je me souviens avec
beaucoup de plaisir de cet échange. Au lycée, cet amour des mots s’est
renforcé : j’ai toujours préféré le français et la littérature au reste,
mes professeurs m’ont beaucoup encouragée à poursuivre dans cette voie.
J’écrivais moins, mais je lisais toujours autant. L’envie d’écrire un
vrai roman, avec une vraie grande intrigue, elle est venue quand je suis
entrée à l’université. Le roman que j’écris aujourd’hui date de cette
période et a connu un certain nombre de réécritures. Je ne suis jamais
vraiment satisfaite de ce que j’écris, même si je me sens parfois plutôt
fière de certaines trouvailles. Aujourd’hui je ne sais pas encore ce
que je veux faire, mais je n’imagine pas vraiment faire un métier dans
lequel je ne serais pas amenée à écrire quoi que ce soit ou à être au
contact des livres.
2. Plume d’Argent est ta première expérience de publication en ligne, comment vis-tu cela ?
Très honnêtement, le début de cette expérience a été un véritable
traumatisme… Je veux dire, découvrir comme ça qu’on peut partager ce
qu’on écrit et lire ce qu’écrivent les autres, sans pour autant les
connaître : ça paraissait tellement simple et pourtant je n’y avais
jamais pensé ! Les premiers jours qui ont suivis mon inscription sur Plume d’Argent,
je ne pensais qu’à ça. Vraiment : j’en rêvais même la nuit. Pour moi,
ça a été une vraie révélation, parce que je n’aurais jamais pensé, une
fois devenue adulte, partager mes histoires avec d’autres personnes.
Petite, j’étais terriblement timide. Avec le temps, ça s’est arrangé,
mais je reste très réservée et j’ai souvent du mal à assumer le fait que
ma passion, c’est d’écrire des histoires. En cela, le site et le forum
ont été libérateurs. Je reste discrète, mais je progresse, je vous jure !
J’ai même réussi à en parler avec mes parents, c’est dire si ça va
mieux…
3. Qu’est-ce qui te plaît dans la publication en ligne ?
Je pense qu’on ne peut jamais être très objectif sur ce qu’on produit
en règle générale. La publication en ligne permet d’obtenir des avis
très différents et souvent très précieux. Aujourd’hui, cet aspect me
semble primordial : j’écris pour moi bien sûr, mais aussi pour partager
ce que je fais et intéresser de possibles lecteurs, leur faire dire ce
qu’ils pensent de tel ou tel passage. Je crois que j’aime bien susciter
des réactions avec mes écrits, et savoir qu’on peut toucher les gens
avec des mots, c’est très intéressant à savoir ! C’est aussi pour ça que
j’essaie de commenter tout ce que je lis, il me semble que c’est
important d’obtenir des avis extérieurs. Parvenir à immerger un lecteur
dans un univers qui n’est pas forcément le sien, c’est d’ailleurs un
vrai défi. S’il est conquis, c’est plutôt flatteur et on a envie de
poursuivre dans cette voie. S’il ne l’est pas, il peut nous offrir des
possibilités, des solutions, pour remédier à ce qui ne fonctionne pas
dans ce qu’on tente d’écrire. C’est ce que je trouve formidable dans la
publication en ligne, et plus encore sur Plume d’Argent
: cette entraide et ce partage constants. Les conseils qu’on reçoit
donnent toujours envie de se dépasser et, forcément, on a envie de
rendre la pareille. Je crois que j’aime beaucoup partager ce que
j’écris, mais j’adore aussi découvrir ce que créent les autres membres
du site !
4. Quels genres de fictions et de fanfictions aimes-tu lire sur le site ?
J’ai un très gros faible pour les mondes inventés de toutes parts, les
animaux sans queue ni tête, les modes de transports ailés et les noms
aux sonorités inconnues… bref, tout ce qui n’existe que dans les livres !
Adolescente, j’ai lu beaucoup de fantasy et de science-fiction. C’est
dans ces univers que je me sens le mieux et c’est tout naturellement
vers ceux-ci que je me suis tournée en cherchant des lectures sur le
site. Depuis peu, je lis aussi pas mal de romans policiers scandinaves,
mais je n’ai pas encore trouvé ce genre de lectures sur Plume d’Argent.
J’essaie aussi de ne pas me cantonner à ces seuls genres. Il existe une
telle diversité sur le site qu’on ne peut décemment pas refuser de lire
des choses qui changent de nos genres de prédilections ! Je dois avouer
en revanche que je n’ai jamais osé lire de fanfictions. C’est quelque
chose qui m’attire très peu, même si je pense comprendre en quoi ce peut
être agréable d’en lire et d’en écrire. Qui sait, peut-être qu’un jour
je sauterai le pas !
5. En cas
de blocage, comment te débrouilles-tu ? As-tu inventé des rituels
particuliers pour te débarrasser du "syndrome de la page blanche" ?
Pas du tout, aucun rituel ! Je suis plutôt du genre à abandonner ce que
j’écris, quitte à tout laisser en plan pendant des mois. Ceci dit,
l’inspiration est un peu partout à la fois, alors elle revient grâce ce
que je lis, ce que j’écoute ou ce que je regarde comme films. En fait,
je préfère ne pas avoir vraiment de rituels, parce que ce sont justement
eux qui me bloquent. En général, j’écris toujours au moment où je
devrais le moins me mettre à écrire. Du coup, si je me prépare un petit
endroit douillet avec du thé et des gâteaux en prévision d’une séance
intensive d’écriture… je vais manger les gâteaux et partir faire tout
autre chose ! Bref, devant ce manque de rigueur honteux, je crois qu’il
est inutile que je m’en remette à des rituels pour débloquer une
possible page blanche. De toute façon, c’est un phénomène inévitable,
alors je préfère m’y plier au lieu d’y résister. Je me dis que comme ça,
il me laissera plus vite tranquille !
6. Parlons maintenant de l’une de tes histoires que les lecteurs connaissent (peut-être) bien… Comment as-tu eu l’idée d’Ulfur ?
J’ai l’air bête si je dis que je ne sais plus vraiment, hein ? Bon,
pourtant je ne sais plus. Certains auteurs de fantasy m’ont beaucoup
inspirée et m’ont donné une envie insoutenable d’écrire à mon tour. À
part une ligne directrice un peu floue et des personnages dont le
caractère était bien défini, je n’avais pas d’idées très précises. Les
premiers jets d’Ulfur ont été
très laborieux, puis tout s’est éclairci au fur et à mesure des
réécritures. J’ai tout de suite adoré raconter cette histoire qui
n’existait pas, inventer des montagnes de tenants et d’aboutissants…
C’était vraiment libérateur ! Le choix de la fantasy a été plutôt
évident lui aussi : je suis terriblement mauvaise pour décrire des
scènes du quotidien ou pour imaginer des romans d’amour ! Je crois que
mon but premier avec cette histoire, c’est de développer une sorte
d’épopée. Les grandes aventures me fascinent et me rendent totalement
accro. J’espère toujours, quand j’en lis, qu’elles ne finissent jamais.
J’aimerais être en mesure de faire ça d’Ulfur : une histoire interminable !
7. Sur ton Journal de Bord, tu évoques « un univers qui regroupe toutes tes obsessions ». Peux-tu nous en dire plus ?
Écrire a été le seul moyen que j’ai trouvé, qui me permette d’extérioriser… à peu près tout ! Ulfur
est un roman assez personnel en réalité. J’aimerais réussir à y
intégrer un peu tout ce qui me fait rêver : les paysages sauvages, les
possibilités de voyages infinis, les animaux indomptables, les dieux
capricieux ou encore les héros au caractère bien trempé. Pour ce qui
relève plutôt de ce qui me terrorise, je dirais que j’accepte mal
certaines choses dans la vie : l’inéluctabilité de la mort, la solitude
et la souffrance, la façon dont se dégrade notre environnement, la
maltraitance sous toutes ses formes… Mettre des mots sur toutes ces
choses apaise leur effet néfaste, bien que ce soit purement
psychologique. J’ai bien conscience qu’on peut difficilement se
débarrasser de nos bêtes noires, mais je suis persuadée qu’on peut
apprendre à vivre avec. Le fait de placer certains de mes personnages
dans un rapport frontal avec la mort m’aide par exemple à l’envisager
sous un autre angle, à l’accepter un peu mieux. Finalement, la rédaction
de ce roman est un peu une sorte de thérapie !
8. Quelles ont été les réactions de tes tous premiers lecteurs quand tu as commencé à la mettre en ligne ?
Elles ont été quasiment immédiates et elles m’ont tout de suite semblé
très positives ! Ça a été une véritable surprise, parce que je ne
m’attendais pas à tant d’enthousiasme ! Je ne savais pas trop comment
réagir, quand j’ai reçu les premières réactions. Je savais que les
commentaires étaient écrits par des personnes tout à fait normales, mais
ce fonctionnement était encore tellement nouveau pour moi… Si je me
souviens bien, j’ai cérémonieusement vouvoyé la première personne qui a
eu la gentillesse de me commenter ! Quand je disais que les relations
humaines n’étaient pas mon fort… En tous cas, chacun des commentaires
que j’ai reçus à l’époque ont été de vrais électrochocs ! J’étais
tellement excitée chaque fois que j’en recevais un, qu’en me voyant dans
cet état, mon compagnon ne résistait pas à l’envie de me demander de
lui en faire la lecture. Sachant qu’il a été le premier à me lire, il
était aussi heureux que moi de savoir ce que pouvaient penser d’autres
lecteurs d’Ulfur. J’ai réceptionné toutes ces remarques comme de vrais beaux cadeaux !
9. Question de fan : ce qui me frappe dans Ulfur,
c'est que les chapitres sont à la fois très différents (décors,
action...) et pourtant très cohérents entre eux. Et, comme tu écris
cette histoire sur un rythme assez lent, je me demandais comment tu
assurais cette cohérence : est-ce que tu as écrit un plan de l'histoire
avant, ou alors quel truc as-tu inventé pour ne pas te perdre en cours
de route ?
Je ne serais pas très honnête si je n’avouais
pas que j’écris beaucoup à l’inspiration, sans trop savoir où je vais.
En fait, j’aime bien avoir une certaine liberté quand j’écris, comme ça
je n’ai pas à faire une crise de nerfs parce que je n’ai pas fait
apparaître un zombie enragé à la page 482, à tout hasard ! S’obliger à
respecter un plan détaillé, ça me fait le même effet que se mettre
volontairement des bâtons dans les roues... Ceci dit, j’écris toujours
tout dans l’ordre. Je suis incapable d’écrire tout à coup une scène qui
apparaît bien plus tard dans l’intrigue. Je reprends toujours sagement à
l’endroit où je me suis arrêtée précédemment. Pour ce qui est de la
cohérence, les "vrais" chapitres du roman seraient beaucoup trop longs
et indigestes si je les postais en une fois, alors je préfère en faire
plusieurs morceaux distincts. J’imagine que ce doit être un peu
contraignant pour le lecteur malgré tout puisque, comme tu l’as si bien
noté, je publie à la vitesse d’un escargot malade ! Pour finir, je garde
toujours quelques chapitres d’avance, que je relis et que je retouche
de nombreuses fois avant de me décider enfin à les publier… Un vrai
cauchemar, ces dernières étapes !
10.
Pour finir, y aurait-il quelque chose en particulier que tu voudrais
dire aux personnes qui sont en train de nous lire ? Un message à leur
transmettre peut-être ?
Oui, bien sûr ! J’aimerais leur
dire des tas de choses, mais je ne peux même pas les écrire sans
rougir... Je me sens incapable d’expliquer simplement ce que je ressens
envers la belle communauté de Plume d’Argent, et en même temps, un simple « merci » serait bien insuffisant au regard de tout ce que je lui dois ! Je me suis inscrite sur Plume d’Argent
il y a un peu plus d’un an, et depuis je me sens complètement
différente. Comme si le fait de partager ma passion avec d’autres
personnes m’avait permis de m’ouvrir un peu et de mieux lutter contre ma
timidité et ma réserve habituelle au quotidien. Je sais bien que je
suis loin d’être le membre le plus actif de la communauté, et j’ai
encore un travail monstre à faire pour parvenir à lire et à apprendre à
connaître tout le monde, mais ça n’empêche pas que j’ai très envie de
faire ces efforts ! En attendant, je suis très contente d’avoir été
acceptée dans cette grande famille et j’offre même ma reconnaissance
éternelle à toutes les personnes qui m’ont aidée à voir plus clair dans
ce que j’écris ! Bon, c’était un peu maladroit, mais… Merci pour cette
jolie expérience les Plumes, du fond du cœur !
Ainsi s’achève cette interview.
Un immense merci à toi Sierra qui a toujours mis un point d’honneur à
mettre sur pieds cette interview du mieux possible malgré les imprévus :
ton engagement inébranlable m’a vraiment touchée et ce fut un grand
plaisir de collaborer avec toi !
Je suis certaine que tu
continueras encore longtemps à nous faire voyager dans les multiples
paysages d’Ulfur et à nous enchanter à travers tes mots. Je te souhaite
le meilleur pour la suite, pourvu que le Choix te reste tout aussi
favorable qu'à ton héroïne !
Et un grand merci à vous, fidèles
lecteurs et lectrices ! En attendant de vous retrouver à la rentrée, je
vous souhaite de belles vacances ensoleillées ainsi qu’un excellent
PaNo pour celles et ceux qui y participent !
Gardez vos plumes affutées,
Slyth
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