lundi 15 avril 2013

Nos Imagineurs

Salut les Plumes !

Autant vous prévenir tout de suite, cette deuxième interview risque fort d’avoir des allures de coup de cœur.
En effet, je tenais particulièrement à vous présenter une personne sans laquelle je n’aurais peut-être jamais trouvé le chemin de La Plume d’Argent. Je l’ai connue par le biais d’un autre site, sous le pseudo de Kill. Comme bon nombre d’entre vous, je suis littéralement tombée sous le charme de sa grandiose saga, Derrière les Portes. Il n’en fallait pas plus pour que je souhaite en faire mon prochain Imagineur.
   
Merci d’accueillir Neila !
 


1. Attaquons directement : as-tu toujours ressenti l’envie d’écrire ?

Que nenni. Très franchement, si j'embarquais dans une DeLorean et que je remontais huit ou neuf ans en arrière pour dire à mon jeune moi que plus tard, j'écrirais et j'adorerais ça, je crois que je me rirais au nez. Écrire, j'en voyais pas l'intérêt et j'en ressentais aucune envie. Mais je crois que c'était surtout parce que je n'aimais pas beaucoup lire à l'époque. Je me suis mise assez tardivement à la lecture "libre" : avant ça, pour moi, lire était synonyme d'ennui et de contraintes. A douze-treize ans, c'est difficile d'apprécier Zola ou Maupassant...
Mais je me suis mise petit à petit à la lecture, avec des bouquins comme Harry Potter ou le Livre des Étoiles, et j'ai compris que lire n'était pas si mal que ça. Je ne saurais pas trop dire à partir de quand l'envie d'écrire a réellement germé. Je pense que ça a été progressif. Tout ce que je lisais ou regardais venait gonfler mon imagination et en voyant certaines personnes de mon entourage écrire, j'ai fini par réaliser que l'idée n'était pas si grotesque. Qu'après tout, pourquoi pas moi ? Finalement il aura suffi de quelques encouragements et d'un regard pour me convaincre.

2. As-tu eu une (ou plusieurs) autre expérience de publication en dehors de Plume d’Argent ? Comment as-tu vécu cela ?

Ouaip.
Actuellement je publie sur trois sites différents (en comptant PA). J'ai commencé à publier sur fanfic-fr mais pas avec de la fanfic. Résultat, j'ai eu un peu de mal à trouver mon public mais ça a fini par venir malgré tout. Après ça, j'ai découvert la Plume d'Argent par l'intermédiaire d'Hadana et j'ai migré par là, le coin semblant un peu plus approprié aux histoires originales (et quand même bien plus convivial, il faut le dire). Et récemment je me suis lancée sur les Werewolf Studios.
Ma foi, je vis plutôt bien ces différentes expériences de publication. Sincèrement, j'ai eu l'impression de passer un cap à chacune d'elle. Je ne sais pas... sur chaque site règne une ambiance particulière, des mentalités qui diffèrent un peu d'un site/forum à l'autre, d'autres histoires à découvrir et d'autres auteurs avec qui échanger. Chaque communauté m'a apporté quelque chose à sa façon et, j'en ai le sentiment, m'a permis d'évoluer, de mûrir un peu mon rapport à l'écriture (bouh, ça fait sérieux dit comme ça !).
D'ailleurs, j'ai récemment réalisé que chaque nouveau "lancement" sur un site s'est accompagné d'une réécriture (plus ou moins conséquente) de mon histoire, comme si j'avais appris un peu de mes erreurs sur chaque précédent site et que j'avais tenté de rectifier le tir. C'est comme ça que je le vois en tout cas.  

3. Qu’est-ce que tu préfères dans la publication en ligne ?

L'avantage certain de la publication en ligne, c'est de pouvoir interagir avec les gens qui nous lisent. Récolter tout un tas de points de vue différents venant de personnes qui ne nous connaissent pas et qui ont donc moins de scrupules à dire ce qu'elles en pensent vraiment. Si j'avais écrit toute seule dans mon coin sans publier sur le net, avec uniquement une ou deux copines à qui montrer mon histoire, je ne pense pas que j'aurais progressé aussi vite. Ouais, publier en ligne m'a vraiment fait progresser, à tout un tas de niveaux.
On adorerait tous être publiés par une maison d'édition un jour ou l'autre (même ceux qui n'ont pas pour projet de se lancer là-dedans ne cracheraient pas dessus je pense), mais par moment il m'arrive de me demander... publier sur le net, est-ce que ce n'est pas mieux finalement ? Publier sur le net, c'est déjà proposer son histoire à un très grand nombre de personnes, et c'est en plus pouvoir échanger avec ces personnes, savoir en temps réel ce qu'elles ont pensé de nos écrits, pouvoir en discuter longuement à côté, leur faire part de nos idées etc... Alors évidemment, on ne gagne pas d'argent, évidemment on est pas relus, corrigés et approuvés par des professionnels, mais quelque part est-ce que ce n'est finalement pas plus enrichissant (intellectuellement parlant) ? Enfin bon. Je ne sais pas, ça se discute, mais c'est une idée qui me traverse par moment.  

4. As-tu déjà eu affaire à des critiques bizarres que tu aurais le courage d’évoquer (des groupies folles furieuses, de futurs contrats de mariage ou au contraire des menaces de mort) ?

Hum... ça m'est arrivé d'avoir deux ou trois critiques bizarres. Pas forcément dans la catégorie "groupie en folie" mais plutôt dans la catégorie "lecteur à côté de ses pompes". J'en avais déjà parlé sur mon Journal de Bord mais je ne suis pas prête d'oublier cette lectrice qui avait compris des choses vraiment farfelues en lisant mon prologue. Pour remettre un peu les choses dans leur contexte, l'histoire débute par un cheval ailé monté par une jeune femme agonisante. Le dada débarque au grand galop dans une clairière en pleine nuit, provoquant la fuite des animaux sauvages et notamment d'une chouette. Bon. Il est tout à fait envisageable que je me sois mal exprimée mais les yeux me sont quand même sortis de la tête quand la lectrice en question m'a dit avoir cru comprendre que c'était la cavalière qui possédait des ailes, ou encore s'être demandé si la chouette n'était pas sur le dos du cheval. Le tout avec beaucoup de sérieux. J'ai retouché ce prologue un certain nombre de fois depuis (la chouette est passé à la trappe, paix à son âme) et, même si j'admets volontiers que tout est loin d'être parfait, parfois il me semble qu'il faut quand même faire preuve d'un peu de bon sens quand on lit... (non mais... une chouette sur le dos d'un cheval qui galope quoi ? xD)  


5. Puisque tu ne nous laisses pas beaucoup de choix, parlons donc de Derrière les Portes. Comment t’es venu l’idée de cette saga ?

Je crois que c'est un peu une somme de plusieurs idées et envies que je me trimballe depuis des années. La base de la base, lorsque je me suis lancée là-dedans, c'est que je voulais des personnages avec des dons. Pas quelque chose style sortilèges et pouvoirs magiques à gogo mais juste un ou deux dons très ciblés pour chaque personnage, comme la télékinésie, la pyrokinésie, l'invisibilité, etc... Oui, ça n’a rien de nouveau mais moi ça m'a toujours branché. En plus, je vois les dons qu'on attribue aux personnages comme une façon intéressante de matérialiser tout ce qui peut sommeiller à l'intérieur de quelqu'un. Une espèce de métaphore. Les gens possèdent tous plusieurs facettes et j'ai toujours eu envie de jouer là-dessus. Alors voilà. J'ai voulu faire tout en symboles et en métaphores. Je me rends compte que cette histoire a un côté très manichéen. Mais les histoires avec lesquelles j'ai grandi étaient toutes un peu comme ça alors, évidemment...
Cela dit, ça fait pas toute l'histoire et pour être honnête, j'ai eu beaucoup de mal à visualiser un univers où placer le récit et aussi le pourquoi du comment certains gugus se trimballaient avec des supers pouvoirs. Pour ça, j'ai dû faire pas mal de recherches et parcourir tout un tas de légendes et de mythes avant que l'inspiration ne vienne.   

6. Il a dû te falloir beaucoup de temps pour mettre tout cet univers en place, non ?

Cinq ou six ans pour l'instant. L'univers est encore en cours de création en fait. Personnellement ça m'est complètement impossible d'imaginer tout un univers avant de commencer à écrire. 'Fin, un univers quoi... c'est vaste ! Je passerais jamais à la rédaction si j'attendais d'avoir tout imaginé dans les moindres détails. Non, l'univers se construit au fur et à mesure en même temps que l'histoire. Les idées s'ajoutent. Elles cessent jamais de s'ajouter et elles cesseront pas tant que j'aurais pas mis le point final à l'histoire – réécritures inclues. C'est difficile de mettre son imagination sur "stop" comme c'est difficile de lui demander de tout trouver en une fois.  

7. Derrière les Portes est-il vraiment ton tout premier texte ? Allez, tu sais que tu peux tout nous dire…

Au risque de vous décevoir... oui. Derrière les Portes est vraiment ma première histoire, celle avec laquelle je me suis lancée dans l'écriture (si on oublie les rédactions obligatoires de français). Pas de fanfictions Harry Potter, Pokémon ou Petits Poneys que je cacherais honteusement dans mon placard, pas une ligne de poème, pas de one-shot ni l'ombre d'une bande dessinée en trois cases... non. Rien. J'aurais bien aimé pourtant, ne serait-ce que pour rigoler aujourd'hui en relisant ça ! Ou au moins pour me dire que je me suis un peu fait la main sur des petits projets avant de me lancer dans ce gros morceau. Mais non. En grande impatiente que je suis, je suis passée du néant à « tiens ! Et si j'écrivais une saga en 8 tomes ? ». C'était peut-être pas une brillante idée quand je vois le travail de réécriture que je suis obligée de faire maintenant pour que cette histoire ressemble à quelque chose... Mais bon, ce qui est fait est fait hein. 

8. A ton avis, que pourraient penser tes personnages de la tournure que prend Derrière les Portes ?

Ouch. Je pense que ça ne leur plairait pas beaucoup !
Hayalee serait peut-être la seule à être assez naïve pour se demander ce qui va se passer ensuite mais pour Saru, ça puerait clairement les ennuis à plein nez. Lisandra... je crois qu'elle arrêterait directement les frais et déciderait de s'éloigner le plus possible de cette bande de bras cassés avant qu'il soit trop tard. Quant à Yasuo... bah, il hausserait sûrement les épaules en se disant qu'il arrivera ce qu'il devra arriver. Ah et Iltaïr aurait la confirmation que les choses se passent comme il l'avait imaginé jusque là, ce qui ne serait pas forcément pour lui plaire.  

9. Question de fan : Tu viens de finir de publier sur Plume d’Argent le premier tome de Derrière les Portes, est-ce que tu envisages d'ors et déjà plus ou moins une publication papier ?

Ce serait mentir que de dire que l'idée n’a pas fait son petit bonhomme de chemin depuis que j'ai commencé à écrire... Mais même si je peux l'envisager, c'est certainement pas pour tout de suite. Je n'ai écris qu'un seul et unique tome sur une série qui devrait en compter au bas mot huit alors ça me paraît un peu tôt pour me lancer là dedans. Être publiée a beau ne pas être le but que je cherche à atteindre en écrivant, ça ne m'empêche pas de rêver, de me dire que qui sait ? un jour peut-être que... Mais je ne sais pas trop comment je réagirais face à de potentiels refus. Et je n'ai pas envie de courir le risque de me décourager alors que je n'ai même pas écrit la moitié de l'histoire. J'ai vraiment envie d'arriver au bout de ce projet et, pour ça, il me faut un bon moral. Pour ça, j'ai besoin de pouvoir continuer à rêver je crois.
Alors oui, peut-être qu'un jour j'essaierai la publication papier, ne serait-ce que pour me dire que j'ai tenté le coup, mais pas aujourd'hui. Je pense pas être encore prête pour ça.

10. Pour finir, y aurait-il quelque chose en particulier que tu voudrais dire aux personnes qui sont en train de nous lire ? Un message à leur transmettre peut-être ?

J'espère que je ne vous aurais pas trop ennuyé avec mon blabla !
Mais merci d'avoir pris le temps de vous pencher sur moi et sur mon histoire. Ça fait peut-être un peu pompeux mais je tiens quand même à remercier toute la communauté des plumes argentées pour leur intérêt, leur soutien et leur chaleur ! Ça m'aide énormément de pouvoir échanger avec vous tous. Alors longue vie à PA !   


Ainsi s’achève cette interview. Je remercie Neila pour sa très sympathique collaboration ainsi que pour le temps qu’elle m’a accordé. J’ai conscience qu’elle est présente depuis pas mal de temps sur PA et beaucoup d’entre vous la connaissent sans doute bien, mais c’était important pour moi de pouvoir réaliser cette interview. Alors j’espère que vous aurez eu autant de plaisir à la lire que j’en ai eu à la mettre sur pied !

A toi Neila, je souhaite le meilleur pour les nombreux projets qui t’attendent ainsi qu’une excellente continuation avec ton texte qui continuera certainement à nous faire rêver encore longtemps !

Je remercie tous les lecteurs pour leur attention et vous dis à la prochaine !

Gardez vos plumes affutées,

Slyth

3 commentaires:

  1. C'est fou, tu es l'une des rares auteures à ne pas de disperser dans de multiples écritures. C'est assez exceptionnel pour le souligner, Neila.

    Bravo à toi, Slyth pour cette interview encore menée de main de maître.


    Biz Vef'

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