mardi 31 décembre 2013
Éditorial
L'équipe du PAen souhaite une excellente année à tous ses lecteurs et contributeurs ! Que 2014 voie l'aboutissement et la récompense de vos romans ! Nous remercions EryBlack pour avoir répondu aux questions de notre intervieweuse, ainsi que Beatrix, Diogene et Shaoran pour leur contribution !
Pour cette formule régionale du 1er janvier 2014, vous trouverez au programme :
- Les médaillés des concours : Le podium des derniers concours de l'année !
- Plume et astuce : où Cristal se transforme en Madame Pourquoi.
- Nos Imagineurs : Slyth a interviewé l'auteure du délicieusement onirique Un Rêve!
- Les perles de PA : parce que Plume d'Argent, c'est vous avant tout.
- La galerie des plumes : des plumes avec des crayons et des pinceaux, c'est toujours quelque chose.
- Les nouvelles pérégrinations culinaires : Vefree nous met encore en appétit !
>> Une version PDF du PAen est téléchargeable ici ! Vous y trouverez des contenus bonus, alors pourquoi vous en priver ?
Astuce : Faite un peu défiler la page qui s'affiche et cliquez sur
Toute l’équipe vous souhaite une bonne lecture !
Cristal et Saïph, rédactrices en chef
lundi 30 décembre 2013
Les médaillés des concours
Le concours d'Halloween 2013 de Plume d’Argent a eu trois gagnantes ex-æquo :
- Aylaine pour Le cauchemar, une nouvelle qui porte diablement bien son titre.
« Elle court à en perdre haleine. Ses pas s’allongent chaque fois davantage. Son cœur bat la chamade, menaçant d’exploser à tout instant. Son souffle rauque l’asphyxie. De terribles points de côté l’assaillent. (…) »
- Blacky pour Sur ta tombe, mon amour... : frissons à volonté, et pas forcément que de peur.
« Rhésus referma dans un claquement dramatique le livre qu'il était en train de parcourir. La musique tonitruait dans la maison à tel point qu'elle faisait presque entrer les murs et les objets en résonance avec elle. Définitivement, ça l'empêchait de se concentrer… Il se leva lentement de son siège (…) »
- EryBlack pour Sang lunaire : vous n'écouterez plus Au clair de la lune de la même façon.
« Le garçon se rongeait distraitement l’ongle de l’index gauche, assis devant la fenêtre, dans la pénombre. Tous les autres étaient rassemblés au réfectoire pour le dîner, mais lui avait préféré s’octroyer un petit moment de détente à observer la nuit. (…) »
- Aylaine pour Le cauchemar, une nouvelle qui porte diablement bien son titre.
« Elle court à en perdre haleine. Ses pas s’allongent chaque fois davantage. Son cœur bat la chamade, menaçant d’exploser à tout instant. Son souffle rauque l’asphyxie. De terribles points de côté l’assaillent. (…) »
- Blacky pour Sur ta tombe, mon amour... : frissons à volonté, et pas forcément que de peur.
« Rhésus referma dans un claquement dramatique le livre qu'il était en train de parcourir. La musique tonitruait dans la maison à tel point qu'elle faisait presque entrer les murs et les objets en résonance avec elle. Définitivement, ça l'empêchait de se concentrer… Il se leva lentement de son siège (…) »
- EryBlack pour Sang lunaire : vous n'écouterez plus Au clair de la lune de la même façon.
« Le garçon se rongeait distraitement l’ongle de l’index gauche, assis devant la fenêtre, dans la pénombre. Tous les autres étaient rassemblés au réfectoire pour le dîner, mais lui avait préféré s’octroyer un petit moment de détente à observer la nuit. (…) »
Plumes et Astuces
Pourquoi ?
Pour la toute première Plume et Astuce de l’année, j’ai eu l’envie de me pencher sur la délicate question du « pourquoi ? ». Je ne sais pas pour vous, mais moi, à chacune de mes histoires, je me suis souvent demandé ce que j’allais écrire (quoi), à partir de quels personnages (qui), dans quel environnement (où), en référence à quelle époque (quand) et avec quelle sorte de style (comment), mais j’ai très souvent éludé la question centrale du pourquoi. Et si nous passions ensemble à la loupe ce qui se cache derrière ces huit petites lettres ?
Les multiples déclinaisons du pourquoi
Pourquoi est-ce que j’écris cette histoire ? Pourquoi j’ai choisi tels personnages, tel contexte, tel genre, tel style ? Pourquoi mon héros prend-il cette décision ? Pourquoi le méchant est-il devenu aussi mauvais ? Pourquoi telle aide providentielle tombe-t-elle soudain du ciel ? Pourquoi cette rencontre improbable a-t-elle lieu ici et maintenant ?
Interrogez-vous et interrogez votre texte. Posez vos pourquoi pour chaque aspect de l’histoire, chaque situation, chaque action que vous écrivez. Si vous ne pouvez répondre autrement que par « ça me plait trop ainsi ! » ou « il le faut pour les besoins de l’intrigue » ou « pour que ça fasse mystérieux » ou encore « oh, ça, c’est un savant mélange de destin et de hasard », alors je vous invite à vous attarder un instant sur le sujet avec moi.
Pourquoi faut-il se demander pourquoi ?
1) Parce que c’est gratifiant pour l’auteur.
Un auteur qui ne peut pas répondre aux pourquoi de son histoire n’a pas fait de l’écriture un acte pleinement conscient. Il reste spectateur du roman et subit les aléas de son inconscient, de ses peurs et de ses désirs, ainsi que de toutes les facilités scénaristiques venues. Il a spontanément tendance à véhiculer des lieux communs et les préjugés de l’opinion publique, faute d’exercer son esprit critique à travers l’écriture. Il est aussi influençable face aux critiques de son lectorat et se laisse balloter sur les flots hasardeux des commentaires sans boussole pour garder le Nord. Bref, il n’est pas le capitaine de son navire.
Au contraire, un auteur qui sait pourquoi il a choisi d’écrire cette histoire et pas une autre, pourquoi ces personnages prennent telle décision et pas telle autre, pourquoi les événements de son histoire ont lieu sans que ce soit le fruit d’une (mal)heureuse coïncidence donne du sens à ce qu’il écrit. Il a un cap, il connaît sa destination. Il ne cherche pas à flatter ses fantasmes ou ceux de ses lecteurs, il est le porteur d’un message qui vaut mieux que ça.
2) Parce que c’est gratifiant pour le lecteur.
Vous n’êtes pas seul à bord de votre roman, vous y embarquez aussi tous vos lecteurs. Si votre histoire n’a pas de réponse à son « pourquoi » central, à savoir sa raison d’être, vous risquez de passer à côté de l’essentiel. Vous avez le pouvoir, à travers vos mots, de transmettre quelque chose d’important à votre lecteur. Écrire une histoire d’amour ou d’aventure parce que « ça plaît », c’est réduire son lectorat à sa dimension de consommateur de divertissements. Mais écrire une histoire d’amour ou d’aventure de façon à traiter un ou plusieurs thème (la différence, la quête d’identité, la justice, le racisme, la guerre, la famille, etc.), c’est amener son lecteur à s’interroger avec vous et à exercer son esprit critique. Attention, je ne vous invite pas à donner une morale à l’histoire, mais bien à faire de l’écriture une démarche consciente : vous pourriez tout aussi bien privilégier l’absurde et ne vouloir conférer aucun message à votre histoire, du moment que c’est votre vision personnelle et assumée de l’écriture.
Concernant les autres pourquoi, ceux qui sont liés à la crédibilité de la narration, ils sont aussi importants pour votre lecteur. Ce dernier sera davantage porté par le récit s’il sent que vous maîtrisez votre affaire, que vous connaissez les motivations profondes de vos personnages, que vous modulez les actions et les événements au fil des volontés humaines et non au petit bonheur la chance.
La boucle infinie du pourquoi
Vous êtes face à votre roman et vous vous êtes prêté au jeu des pourquoi. Vous avez exploré vos propres intentions d’auteur, puis vous avez passé en revue celles de tous vos personnages. Vous avez fait sauter des pans de texte entiers parce que vous avez découvert des incohérences, des invraisemblances, des contradictions et des facilités. Vous avez décidé d’étendre ce questionnement jusqu’à la galerie des personnages secondaires, jusqu’aux fondations même du système social et politique du roman, jusqu’aux générations antérieures et jusqu’aux zones de l’histoire dont vous ne parlerez jamais. Vous accumulez des pages et des pages de notes explicatives, des arbres généalogiques hyper détaillés, des schémas de haute précision... Attention, vous êtes peut-être entré dans une boucle sans fin !
Et oui, il faut aussi que l’auteur accepte de ne pas pouvoir répondre à tous les pourquoi de son roman. Il y a des personnages dont il ne connaîtra jamais l’arrière-fond, des régions dont il ne connaîtra jamais l’arrière-plan, des mécanismes dont il ne connaîtra jamais les rouages. Posez-vous des limites et ne vous éloignez pas trop de votre fil narratif. Si vous êtes en train de vous casser la tête sur quelque chose qui n’a aucun rapport direct avec l’action principale du roman, lâchez prise et tenez-vous-en là.
Conclusion
Et vous, que pensez-vous du pourquoi ? Est-ce une question que vous vous posez souvent en écriture ? Lui trouvez-vous des avantages ou des inconvénients dont je n’ai pas parlé ici ? Votre expérience nous intéresse, alors n’hésitez pas à donner votre avis !
Je conclurai cet article en remerciant Shaoran et SecretSpleen : nos conversations sur l’écriture m’inspirent toujours beaucoup pour les Plumes et Astuces !
Cristal
Pour la toute première Plume et Astuce de l’année, j’ai eu l’envie de me pencher sur la délicate question du « pourquoi ? ». Je ne sais pas pour vous, mais moi, à chacune de mes histoires, je me suis souvent demandé ce que j’allais écrire (quoi), à partir de quels personnages (qui), dans quel environnement (où), en référence à quelle époque (quand) et avec quelle sorte de style (comment), mais j’ai très souvent éludé la question centrale du pourquoi. Et si nous passions ensemble à la loupe ce qui se cache derrière ces huit petites lettres ?
Les multiples déclinaisons du pourquoi
Pourquoi est-ce que j’écris cette histoire ? Pourquoi j’ai choisi tels personnages, tel contexte, tel genre, tel style ? Pourquoi mon héros prend-il cette décision ? Pourquoi le méchant est-il devenu aussi mauvais ? Pourquoi telle aide providentielle tombe-t-elle soudain du ciel ? Pourquoi cette rencontre improbable a-t-elle lieu ici et maintenant ?
Interrogez-vous et interrogez votre texte. Posez vos pourquoi pour chaque aspect de l’histoire, chaque situation, chaque action que vous écrivez. Si vous ne pouvez répondre autrement que par « ça me plait trop ainsi ! » ou « il le faut pour les besoins de l’intrigue » ou « pour que ça fasse mystérieux » ou encore « oh, ça, c’est un savant mélange de destin et de hasard », alors je vous invite à vous attarder un instant sur le sujet avec moi.
Pourquoi faut-il se demander pourquoi ?
1) Parce que c’est gratifiant pour l’auteur.
Un auteur qui ne peut pas répondre aux pourquoi de son histoire n’a pas fait de l’écriture un acte pleinement conscient. Il reste spectateur du roman et subit les aléas de son inconscient, de ses peurs et de ses désirs, ainsi que de toutes les facilités scénaristiques venues. Il a spontanément tendance à véhiculer des lieux communs et les préjugés de l’opinion publique, faute d’exercer son esprit critique à travers l’écriture. Il est aussi influençable face aux critiques de son lectorat et se laisse balloter sur les flots hasardeux des commentaires sans boussole pour garder le Nord. Bref, il n’est pas le capitaine de son navire.
Au contraire, un auteur qui sait pourquoi il a choisi d’écrire cette histoire et pas une autre, pourquoi ces personnages prennent telle décision et pas telle autre, pourquoi les événements de son histoire ont lieu sans que ce soit le fruit d’une (mal)heureuse coïncidence donne du sens à ce qu’il écrit. Il a un cap, il connaît sa destination. Il ne cherche pas à flatter ses fantasmes ou ceux de ses lecteurs, il est le porteur d’un message qui vaut mieux que ça.
2) Parce que c’est gratifiant pour le lecteur.
Vous n’êtes pas seul à bord de votre roman, vous y embarquez aussi tous vos lecteurs. Si votre histoire n’a pas de réponse à son « pourquoi » central, à savoir sa raison d’être, vous risquez de passer à côté de l’essentiel. Vous avez le pouvoir, à travers vos mots, de transmettre quelque chose d’important à votre lecteur. Écrire une histoire d’amour ou d’aventure parce que « ça plaît », c’est réduire son lectorat à sa dimension de consommateur de divertissements. Mais écrire une histoire d’amour ou d’aventure de façon à traiter un ou plusieurs thème (la différence, la quête d’identité, la justice, le racisme, la guerre, la famille, etc.), c’est amener son lecteur à s’interroger avec vous et à exercer son esprit critique. Attention, je ne vous invite pas à donner une morale à l’histoire, mais bien à faire de l’écriture une démarche consciente : vous pourriez tout aussi bien privilégier l’absurde et ne vouloir conférer aucun message à votre histoire, du moment que c’est votre vision personnelle et assumée de l’écriture.
Concernant les autres pourquoi, ceux qui sont liés à la crédibilité de la narration, ils sont aussi importants pour votre lecteur. Ce dernier sera davantage porté par le récit s’il sent que vous maîtrisez votre affaire, que vous connaissez les motivations profondes de vos personnages, que vous modulez les actions et les événements au fil des volontés humaines et non au petit bonheur la chance.
La boucle infinie du pourquoi
Vous êtes face à votre roman et vous vous êtes prêté au jeu des pourquoi. Vous avez exploré vos propres intentions d’auteur, puis vous avez passé en revue celles de tous vos personnages. Vous avez fait sauter des pans de texte entiers parce que vous avez découvert des incohérences, des invraisemblances, des contradictions et des facilités. Vous avez décidé d’étendre ce questionnement jusqu’à la galerie des personnages secondaires, jusqu’aux fondations même du système social et politique du roman, jusqu’aux générations antérieures et jusqu’aux zones de l’histoire dont vous ne parlerez jamais. Vous accumulez des pages et des pages de notes explicatives, des arbres généalogiques hyper détaillés, des schémas de haute précision... Attention, vous êtes peut-être entré dans une boucle sans fin !
Et oui, il faut aussi que l’auteur accepte de ne pas pouvoir répondre à tous les pourquoi de son roman. Il y a des personnages dont il ne connaîtra jamais l’arrière-fond, des régions dont il ne connaîtra jamais l’arrière-plan, des mécanismes dont il ne connaîtra jamais les rouages. Posez-vous des limites et ne vous éloignez pas trop de votre fil narratif. Si vous êtes en train de vous casser la tête sur quelque chose qui n’a aucun rapport direct avec l’action principale du roman, lâchez prise et tenez-vous-en là.
Conclusion
Et vous, que pensez-vous du pourquoi ? Est-ce une question que vous vous posez souvent en écriture ? Lui trouvez-vous des avantages ou des inconvénients dont je n’ai pas parlé ici ? Votre expérience nous intéresse, alors n’hésitez pas à donner votre avis !
Je conclurai cet article en remerciant Shaoran et SecretSpleen : nos conversations sur l’écriture m’inspirent toujours beaucoup pour les Plumes et Astuces !
Cristal
dimanche 29 décembre 2013
Nos Imagineurs
Salut les Plumes !
Depuis quelques temps, nous sommes sous l’influence d’une vague (que dis-je, d’un raz-de-marée !) de nouveaux venus sur notre site préféré. Mais plus on est de fous, plus on rit !
L’auteure que je souhaite vous présenter aujourd’hui est arrivée parmi nous le 30 juin dernier, toute jeune et déjà pleine d’humour. Sa place, elle a su la trouver rapidement et le succès n’a pas tardé à se montrer : son roman SF a dépassé les 500 vues ainsi que la centaine de commentaires !
A mes yeux, elle est parvenue à réinventer les histoires d’amour et je me suis engluée dans sa Toile pour ne plus en sortir...
Merci d’accueillir EryBlack !
1. Dis-nous Ery, qu’est-ce qui te plaît le plus dans l’écriture ? Est-ce que tu imagines plutôt tes textes comme des films, des mangas, des BD… ou autre ?
Sans doute la possibilité de décrire des choses qui n’existent pas : l’écriture est toujours une création, quand j’écris je suis comme un dieu qui se demanderait quel visage donner au monde (ok, désolée pour cette pulsion mégalomane !). L’écriture, c’est la possibilité de se libérer de tout ce qui existe déjà, mais ça me libère aussi de moi-même, ça m’emmène jusqu’à des frontières que je n’avais jamais atteintes. J’ai souvent peur qu’on me prenne pour quelqu’un de fade. Quand j’écris, je me différence des autres, je fais quelque chose que j’adore, qui ne nuit à personne et qui est même susceptible de divertir, de faire du bien à d’autres ! Et il y a encore tellement de choses qui me plaisent dans l’écriture ! Le fait qu’on puisse trouver un mot pour chaque chose existante, par exemple. Je trouve ça fascinant.
En général, j’essaie de m’empêcher d’imaginer mes histoires comme des films, parce que je veux écrire des romans purs, je trouve ça trop facile d’écrire comme si on décrivait un film. Mais parfois, je n’arrive pas à m’en empêcher : je visualise ce que j’écris sous forme de film, de manga, voire de pièce de théâtre…
2. Quelles sont tes attentes lorsque tu lis les écrits d’autres auteurs ?
(Je mets de côté les considérations orthographiques, c’est pas très intéressant). Évidemment, je pourrais dire que j’attends d’un texte qu’il me plaise ; or très souvent, je suis incapable de dire que je n’ai pas aimé une histoire. Il y a presque toujours quelque chose qui m’y intéresse, ne serait-ce que dans l’intention. Donc je n’attends pas forcément qu’une histoire soit conforme à mes goûts personnels, au contraire, je ne demande qu’à être plongée dans un autre univers. Ouais, c’est ça au fond : ce que j’attends, c’est me faire embarquer par un texte. Peu importe qu’il soit réaliste, fantastique, flippant, banal ou poétique, tout ce que je veux c’est être dedans. J’ai parfois l’impression de me couper de l’espace-temps quand je lis : et c’est exactement ce que je recherche en lecture. Achever un texte, lever la tête et avoir l’impression de me réveiller !
Et l’exigence un cran au-dessus, c’est que le texte me laisse quelque chose. Les liseurs sont faits de briques extraites des bouquins qu’ils dévorent : j’aime découvrir, sur PA, des textes qui me donnent de nouvelles briques !
3. Tu as un bon nombre de lectures à ton actif, quel genre de commentatrice es-tu ?
Je me fais jeter des tomates si je dis que je suis le genre flemmarde ? J’en ai un peu honte, mais le fait est que j’ai lu pas mal de textes sans les commenter… Ce que je trouve vraiment nul de ma part, parce que PA est basé sur l’entraide entre auteurs. Ça c’est la faute des plumes, y’a trop de level, tout lire et tout commenter prend trop longtemps. Mais je me suis promis que je ferai des efforts dans ce sens. Euh, je m’éparpille là, revenons à la question !
Quand je laisse des commentaires, j’essaie de les développer un maximum en deux points. D’abord, des remarques constructives à propos de mots qui conviendraient mieux que d’autres, blabla, mais parfois y’a rien à dire à ce sujet, alors je me contente de quelques petits chipotages orthographiques. Puis, j’essaie de rendre compte de l’effet que m’a fait le texte, des références qu’il m’a rappelées, tout ça.
Et surtout, je veux que chaque commentaire soit unique, je veux rendre à l’auteur la monnaie de sa pièce. Quand le texte m’a touchée, je voudrais que l’auteur ait autant de plaisir à lire mon commentaire que j’en ai eu à lire son histoire !
4. Et de ton côté, quels genres de difficultés peux-tu rencontrer dans tes écrits ?
La réécriture. C’est une torture. Souvent, je suis obligée d’effacer des passages dont j’étais très fière il y a quelques années, parce qu’ils sont finalement médiocres, et c’est bizarrement douloureux, même si ça donne toujours quelque chose de mieux ! Aussi, j’ai tendance à beaucoup trop m’étendre, notamment au niveau des dialogues, et à passer trop vite sur les descriptions. Influence cinématographique ou volonté de faire avancer l’histoire avant tout ? Je ne sais pas, mais j’essaie de me débarrasser de cette manie. Après, il y a les grands classiques : quand je me lance dans une histoire et qu’une autre vient gratter à la porte, quand j’ai envie d’écrire mais que je développe le syndrome de la page blanche, quand j’arrive pas à trouver le temps qu’il faut… (On devrait inventer des noms aux maux d’écrivaillons, tiens !) Mais tout ça c’est surmontable. Ce qui me fait très peur c’est de perdre tout, un jour, genre devenir amnésique. Mais heureusement, c’est pas très probable. Je crois que la principale difficulté que je rencontre quand même, c’est aussi le manque de confiance en moi, comme dans une bonne partie des domaines. Et ça, c’est en train de changer énormément, notamment grâce à tous les commentaires géniaux qu’on m’a offerts ici !
5. As-tu recours à des grigris, un doudou ou une danse spéciale pour faire venir l’inspiration ? Tu sais que tu peux tout nous dire.
J’aimerais bien, la danse vaudou, c’est la classe ! Mais non, en général mes idées viennent simplement de mes cogitations. Parfois, ça me vient quand je marche dans la rue, ou bien en cours même. Et, certains matins, je me réveille avec une bouillie d’histoires dans la tête, certaines me hantent et je sens qu’elles méritent d’être écrites.
Quand à la "petite" inspiration, je veux dire celle qui est nécessaire pour écrire quotidiennement, elle va et vient sans me demander mon avis. Mais la plupart du temps, elle fonctionne comme une boisson gazeuse. Si je laisse fermenter les bulles quelques jours, en réfléchissant à mon texte, je finis par avoir besoin d’exploser, et ça peut donner de bons résultats sur le clavier !
6. Parlons maintenant de l’une de tes histoires que les lecteurs connaissent peut-être bien… Comment es-tu parvenue à créer Un Rêve ?
Tout est dans le titre ! Je dormais sur un des matelas les plus géniaux du monde, tellement moelleux que vraiment, on s’enfonce dedans… Bref donc, j’ai vécu une de mes plus fortes expériences oniriques, je me suis réveillée avec la sensation d’avoir vécu toute une épopée pendant mon sommeil. En plus, j’avais fermé les yeux à la fin de mon rêve, du coup en les ouvrant en me réveillant, c’était vraiment comme si rien n’avait bougé autour de moi ! Mais comme les rêves sont mutins, je n’ai pu me rappeler que des bribes, et surtout la fin. Donc j’ai décidé de tisser autour de ces bribes, en prenant pour base d’autres rêves, des références en bouquins et en films… J’ai écrit tout un tas de versions, dont certaines qui avaient des allures de mauvaises fanfictions, avec des personnages insipides et des actions sans queue ni tête… Mais ça a fini par donner cette dernière version dont je commence à être satisfaite !
7. Cette histoire a-t-elle déjà une fin ou tout est-il encore à inventer ?
Vu que je me rappelle essentiellement de la fin de ce rêve, tout le reste n’existe que pour parvenir à cette issue. Je trouve ça un peu triste, c’est une histoire née avec pour seule vocation de finir ! Du coup, en la retravaillant pour PA, je fais le maximum pour que chaque moment existe vraiment, que chaque chemin ne mène pas à Rome en ligne droite quoi. En tout cas, la fin existe déjà depuis rudement longtemps, et elle ne doit pas changer, je veux rester fidèle au souvenir que m’a laissé le rêve. C’est le reste dont je m’occupe maintenant, tout ce qui mène à la fin, et là-dedans, croyez-moi, il y a des trucs à désinventer, à réinventer, à remplacer, à bichonner, à polir et repolir pour que ça donne quelque chose de lisible et d’appréciable. Mais c’est un immense plaisir de relire ces chapitres tous beaux tous neufs, en me souvenant de tous mes essais maladroits du début…
8. C’est parti pour la minute célébrité : as-tu de grandes ambitions en tant qu’auteur (transmettre des messages de paix et de tolérance à travers tes textes, être traduite en 25 langues, que l’on achète les droits de ton œuvre pour le cinéma… ou autre) ?
J’ai le droit de me mettre en mode mégalomane ? Yeaaah ! Effectivement, j’adorerais écrire LE bouquin qui ferait prendre conscience du bazar qu’on est en train de mettre sur Terre. En le lisant, tout le monde se dirait « Oh mais oui, je vais dès à présent me mettre au tri sélectif, investir dans l’énergie éolienne, aller embrasser tous mes voisins, fomenter une révolution qui renversera le capitalisme et brûler ma carte d’adhérent au FN (voire brûler le FN lui-même, tiens) ! » Pis aussi, (puisque tout est permis, je me lâche), écrire un bouquin qui serait un best-seller et tout le blabla, mais qui serait absolument inadaptable au cinéma, parce qu’il décrirait des trucs complètement impossibles à retranscrire en images. Et pan, dans les dents de l’industrie des médias !
Plus sérieusement, je me demande parfois quels sont les messages de mes textes. Je voudrais bien être capable d’en véhiculer d’importants. Et d’autres fois, je me dis que j’écris avec pour seule vocation de faire rêver et voyager les gens, comme on m’a fait voyager moi-même. J’ai toujours rêvé d’être éditée, mais je n’ai jamais fait de démarches sérieuses pour y parvenir ; et maintenant que j’ai découvert PA, ça me paraît à la fois plus envisageable et moins important. Moins important, parce que sans être éditée, j’ai déjà eu des retours formidables de la part des plumes et, grâce à ça, je sais que ce que j’écris peut toucher. Et si c’était seulement ça dont j’avais besoin finalement ?
9. Question de fan : Es-tu proche de tes personnages et, si c'est le cas, dans quelle mesure l'es-tu?
Très bonne question ! Dans Un Rêve, c’est pas compliqué, l’héroïne est mon avatar onirique. C’est pour ça que j’ai essayé de gommer les passages qui la décrivent physiquement (ça devenait trop compliqué), et que je ne lui ai pas donné de prénom. C’est le moi un peu paumé et bringuebalé de mes rêves !
Dans L’Abstraction, c’est différent. Je crois que chaque personnage représente une petite partie de moi (et ça je suis sûre que je ne suis pas la seule, comment donner naissance à un personnage sans y mettre un petit peu de soi ?). Mais j’ai aussi pris conscience que mon héroïne, Elle, est un reflet de mes propres interrogations, de mes propres "souffrances" d’adolescente-mal-dans-sa-peau. À la base, je n’en avais pas du tout l’intention : le monde dans lequel elle vit et que je lui ai fait détester, j’ai l’impression que je l’aimerais, moi. J’ai cru qu’en lui donnant le désir de vivre dans le monde réel, celui d’aujourd’hui, où la Toile n’existe pas encore, ce monde que je connais et que j’apprécie pas des masses, je pourrai m’auto-persuader que je vis dans un monde plutôt chouette. (C’est assez compliqué, désolée !) Sauf qu’au final, je me rends compte qu’Elle, c’est moi : constamment insatisfaite. Et puis bon, on va pas se leurrer, si je lui ai fait vivre une méga histoire d’amour, c’est bien parce que j’ai envie d’en vivre une aussi. Scrogneugneu.
10. Pour finir, y aurait-il quelque chose en particulier que tu voudrais dire aux personnes qui sont en train de nous lire ? Un message à leur transmettre peut-être ?
Je voudrais d’abord envoyer un MÉGAMERCI à Slyth pour m’avoir proposé de passer dans le PAen. Pour la nouvelle recrue que je suis, c’est un immense honneur, je te suis très reconnaissante d’avoir pensé à moi ! Et pour toutes tes réponses précises à mes incertitudes, et aussi pour l’élaboration du questionnaire, merci infiniment !
Et puis je peux pas m’arrêter là pour les merci, tout le monde en mérite sur ce site : pour la super idée de départ, pour l’accueil plus-chaleureux-tu-meurs, pour la géniale ambiance du forum, pour le superbe Journal PAen (comment ça je suis fayotte ?), pour la qualité des textes et le véritable émerveillement que je ressens à lire certains des auteurs… Et pour être là aussi, simplement, tous attentifs derrière vos écrans, à partager tellement de choses avec les autres. Je suis immensément contente d’avoir rejoint cette petite famille du web !
Ainsi s’achève cette interview.
Un immense merci à toi Ery pour le temps que tu m’as accordé et ton enthousiasme débordant qui ne s’est jamais démenti tout au long de notre collaboration ! C’était un immense plaisir de pouvoir préparer cette interview avec toi et d’avoir l’opportunité de faire découvrir ton nouveau texte : Un Rêve.
Je ne doute pas un instant que tu continueras à nous faire voyager dans ton univers comme tu le fais si bien et pour longtemps encore. Ta Toile n’a pas fini de s’étendre, c’est certain : je te souhaite le meilleur pour la suite !
Et un grand merci à vous, fidèles lecteurs et lectrices ! En espérant que vous ayez passé un agréable moment devant votre écran, je vous dis à la prochaine pour une nouvelle interview !
Gardez vos plumes affutées,
Slyth
Depuis quelques temps, nous sommes sous l’influence d’une vague (que dis-je, d’un raz-de-marée !) de nouveaux venus sur notre site préféré. Mais plus on est de fous, plus on rit !
L’auteure que je souhaite vous présenter aujourd’hui est arrivée parmi nous le 30 juin dernier, toute jeune et déjà pleine d’humour. Sa place, elle a su la trouver rapidement et le succès n’a pas tardé à se montrer : son roman SF a dépassé les 500 vues ainsi que la centaine de commentaires !
A mes yeux, elle est parvenue à réinventer les histoires d’amour et je me suis engluée dans sa Toile pour ne plus en sortir...
Merci d’accueillir EryBlack !
1. Dis-nous Ery, qu’est-ce qui te plaît le plus dans l’écriture ? Est-ce que tu imagines plutôt tes textes comme des films, des mangas, des BD… ou autre ?
Sans doute la possibilité de décrire des choses qui n’existent pas : l’écriture est toujours une création, quand j’écris je suis comme un dieu qui se demanderait quel visage donner au monde (ok, désolée pour cette pulsion mégalomane !). L’écriture, c’est la possibilité de se libérer de tout ce qui existe déjà, mais ça me libère aussi de moi-même, ça m’emmène jusqu’à des frontières que je n’avais jamais atteintes. J’ai souvent peur qu’on me prenne pour quelqu’un de fade. Quand j’écris, je me différence des autres, je fais quelque chose que j’adore, qui ne nuit à personne et qui est même susceptible de divertir, de faire du bien à d’autres ! Et il y a encore tellement de choses qui me plaisent dans l’écriture ! Le fait qu’on puisse trouver un mot pour chaque chose existante, par exemple. Je trouve ça fascinant.
En général, j’essaie de m’empêcher d’imaginer mes histoires comme des films, parce que je veux écrire des romans purs, je trouve ça trop facile d’écrire comme si on décrivait un film. Mais parfois, je n’arrive pas à m’en empêcher : je visualise ce que j’écris sous forme de film, de manga, voire de pièce de théâtre…
2. Quelles sont tes attentes lorsque tu lis les écrits d’autres auteurs ?
(Je mets de côté les considérations orthographiques, c’est pas très intéressant). Évidemment, je pourrais dire que j’attends d’un texte qu’il me plaise ; or très souvent, je suis incapable de dire que je n’ai pas aimé une histoire. Il y a presque toujours quelque chose qui m’y intéresse, ne serait-ce que dans l’intention. Donc je n’attends pas forcément qu’une histoire soit conforme à mes goûts personnels, au contraire, je ne demande qu’à être plongée dans un autre univers. Ouais, c’est ça au fond : ce que j’attends, c’est me faire embarquer par un texte. Peu importe qu’il soit réaliste, fantastique, flippant, banal ou poétique, tout ce que je veux c’est être dedans. J’ai parfois l’impression de me couper de l’espace-temps quand je lis : et c’est exactement ce que je recherche en lecture. Achever un texte, lever la tête et avoir l’impression de me réveiller !
Et l’exigence un cran au-dessus, c’est que le texte me laisse quelque chose. Les liseurs sont faits de briques extraites des bouquins qu’ils dévorent : j’aime découvrir, sur PA, des textes qui me donnent de nouvelles briques !
3. Tu as un bon nombre de lectures à ton actif, quel genre de commentatrice es-tu ?
Je me fais jeter des tomates si je dis que je suis le genre flemmarde ? J’en ai un peu honte, mais le fait est que j’ai lu pas mal de textes sans les commenter… Ce que je trouve vraiment nul de ma part, parce que PA est basé sur l’entraide entre auteurs. Ça c’est la faute des plumes, y’a trop de level, tout lire et tout commenter prend trop longtemps. Mais je me suis promis que je ferai des efforts dans ce sens. Euh, je m’éparpille là, revenons à la question !
Quand je laisse des commentaires, j’essaie de les développer un maximum en deux points. D’abord, des remarques constructives à propos de mots qui conviendraient mieux que d’autres, blabla, mais parfois y’a rien à dire à ce sujet, alors je me contente de quelques petits chipotages orthographiques. Puis, j’essaie de rendre compte de l’effet que m’a fait le texte, des références qu’il m’a rappelées, tout ça.
Et surtout, je veux que chaque commentaire soit unique, je veux rendre à l’auteur la monnaie de sa pièce. Quand le texte m’a touchée, je voudrais que l’auteur ait autant de plaisir à lire mon commentaire que j’en ai eu à lire son histoire !
4. Et de ton côté, quels genres de difficultés peux-tu rencontrer dans tes écrits ?
La réécriture. C’est une torture. Souvent, je suis obligée d’effacer des passages dont j’étais très fière il y a quelques années, parce qu’ils sont finalement médiocres, et c’est bizarrement douloureux, même si ça donne toujours quelque chose de mieux ! Aussi, j’ai tendance à beaucoup trop m’étendre, notamment au niveau des dialogues, et à passer trop vite sur les descriptions. Influence cinématographique ou volonté de faire avancer l’histoire avant tout ? Je ne sais pas, mais j’essaie de me débarrasser de cette manie. Après, il y a les grands classiques : quand je me lance dans une histoire et qu’une autre vient gratter à la porte, quand j’ai envie d’écrire mais que je développe le syndrome de la page blanche, quand j’arrive pas à trouver le temps qu’il faut… (On devrait inventer des noms aux maux d’écrivaillons, tiens !) Mais tout ça c’est surmontable. Ce qui me fait très peur c’est de perdre tout, un jour, genre devenir amnésique. Mais heureusement, c’est pas très probable. Je crois que la principale difficulté que je rencontre quand même, c’est aussi le manque de confiance en moi, comme dans une bonne partie des domaines. Et ça, c’est en train de changer énormément, notamment grâce à tous les commentaires géniaux qu’on m’a offerts ici !
5. As-tu recours à des grigris, un doudou ou une danse spéciale pour faire venir l’inspiration ? Tu sais que tu peux tout nous dire.
J’aimerais bien, la danse vaudou, c’est la classe ! Mais non, en général mes idées viennent simplement de mes cogitations. Parfois, ça me vient quand je marche dans la rue, ou bien en cours même. Et, certains matins, je me réveille avec une bouillie d’histoires dans la tête, certaines me hantent et je sens qu’elles méritent d’être écrites.
Quand à la "petite" inspiration, je veux dire celle qui est nécessaire pour écrire quotidiennement, elle va et vient sans me demander mon avis. Mais la plupart du temps, elle fonctionne comme une boisson gazeuse. Si je laisse fermenter les bulles quelques jours, en réfléchissant à mon texte, je finis par avoir besoin d’exploser, et ça peut donner de bons résultats sur le clavier !
6. Parlons maintenant de l’une de tes histoires que les lecteurs connaissent peut-être bien… Comment es-tu parvenue à créer Un Rêve ?
Tout est dans le titre ! Je dormais sur un des matelas les plus géniaux du monde, tellement moelleux que vraiment, on s’enfonce dedans… Bref donc, j’ai vécu une de mes plus fortes expériences oniriques, je me suis réveillée avec la sensation d’avoir vécu toute une épopée pendant mon sommeil. En plus, j’avais fermé les yeux à la fin de mon rêve, du coup en les ouvrant en me réveillant, c’était vraiment comme si rien n’avait bougé autour de moi ! Mais comme les rêves sont mutins, je n’ai pu me rappeler que des bribes, et surtout la fin. Donc j’ai décidé de tisser autour de ces bribes, en prenant pour base d’autres rêves, des références en bouquins et en films… J’ai écrit tout un tas de versions, dont certaines qui avaient des allures de mauvaises fanfictions, avec des personnages insipides et des actions sans queue ni tête… Mais ça a fini par donner cette dernière version dont je commence à être satisfaite !
7. Cette histoire a-t-elle déjà une fin ou tout est-il encore à inventer ?
Vu que je me rappelle essentiellement de la fin de ce rêve, tout le reste n’existe que pour parvenir à cette issue. Je trouve ça un peu triste, c’est une histoire née avec pour seule vocation de finir ! Du coup, en la retravaillant pour PA, je fais le maximum pour que chaque moment existe vraiment, que chaque chemin ne mène pas à Rome en ligne droite quoi. En tout cas, la fin existe déjà depuis rudement longtemps, et elle ne doit pas changer, je veux rester fidèle au souvenir que m’a laissé le rêve. C’est le reste dont je m’occupe maintenant, tout ce qui mène à la fin, et là-dedans, croyez-moi, il y a des trucs à désinventer, à réinventer, à remplacer, à bichonner, à polir et repolir pour que ça donne quelque chose de lisible et d’appréciable. Mais c’est un immense plaisir de relire ces chapitres tous beaux tous neufs, en me souvenant de tous mes essais maladroits du début…
8. C’est parti pour la minute célébrité : as-tu de grandes ambitions en tant qu’auteur (transmettre des messages de paix et de tolérance à travers tes textes, être traduite en 25 langues, que l’on achète les droits de ton œuvre pour le cinéma… ou autre) ?
J’ai le droit de me mettre en mode mégalomane ? Yeaaah ! Effectivement, j’adorerais écrire LE bouquin qui ferait prendre conscience du bazar qu’on est en train de mettre sur Terre. En le lisant, tout le monde se dirait « Oh mais oui, je vais dès à présent me mettre au tri sélectif, investir dans l’énergie éolienne, aller embrasser tous mes voisins, fomenter une révolution qui renversera le capitalisme et brûler ma carte d’adhérent au FN (voire brûler le FN lui-même, tiens) ! » Pis aussi, (puisque tout est permis, je me lâche), écrire un bouquin qui serait un best-seller et tout le blabla, mais qui serait absolument inadaptable au cinéma, parce qu’il décrirait des trucs complètement impossibles à retranscrire en images. Et pan, dans les dents de l’industrie des médias !
Plus sérieusement, je me demande parfois quels sont les messages de mes textes. Je voudrais bien être capable d’en véhiculer d’importants. Et d’autres fois, je me dis que j’écris avec pour seule vocation de faire rêver et voyager les gens, comme on m’a fait voyager moi-même. J’ai toujours rêvé d’être éditée, mais je n’ai jamais fait de démarches sérieuses pour y parvenir ; et maintenant que j’ai découvert PA, ça me paraît à la fois plus envisageable et moins important. Moins important, parce que sans être éditée, j’ai déjà eu des retours formidables de la part des plumes et, grâce à ça, je sais que ce que j’écris peut toucher. Et si c’était seulement ça dont j’avais besoin finalement ?
9. Question de fan : Es-tu proche de tes personnages et, si c'est le cas, dans quelle mesure l'es-tu?
Très bonne question ! Dans Un Rêve, c’est pas compliqué, l’héroïne est mon avatar onirique. C’est pour ça que j’ai essayé de gommer les passages qui la décrivent physiquement (ça devenait trop compliqué), et que je ne lui ai pas donné de prénom. C’est le moi un peu paumé et bringuebalé de mes rêves !
Dans L’Abstraction, c’est différent. Je crois que chaque personnage représente une petite partie de moi (et ça je suis sûre que je ne suis pas la seule, comment donner naissance à un personnage sans y mettre un petit peu de soi ?). Mais j’ai aussi pris conscience que mon héroïne, Elle, est un reflet de mes propres interrogations, de mes propres "souffrances" d’adolescente-mal-dans-sa-peau. À la base, je n’en avais pas du tout l’intention : le monde dans lequel elle vit et que je lui ai fait détester, j’ai l’impression que je l’aimerais, moi. J’ai cru qu’en lui donnant le désir de vivre dans le monde réel, celui d’aujourd’hui, où la Toile n’existe pas encore, ce monde que je connais et que j’apprécie pas des masses, je pourrai m’auto-persuader que je vis dans un monde plutôt chouette. (C’est assez compliqué, désolée !) Sauf qu’au final, je me rends compte qu’Elle, c’est moi : constamment insatisfaite. Et puis bon, on va pas se leurrer, si je lui ai fait vivre une méga histoire d’amour, c’est bien parce que j’ai envie d’en vivre une aussi. Scrogneugneu.
10. Pour finir, y aurait-il quelque chose en particulier que tu voudrais dire aux personnes qui sont en train de nous lire ? Un message à leur transmettre peut-être ?
Je voudrais d’abord envoyer un MÉGAMERCI à Slyth pour m’avoir proposé de passer dans le PAen. Pour la nouvelle recrue que je suis, c’est un immense honneur, je te suis très reconnaissante d’avoir pensé à moi ! Et pour toutes tes réponses précises à mes incertitudes, et aussi pour l’élaboration du questionnaire, merci infiniment !
Et puis je peux pas m’arrêter là pour les merci, tout le monde en mérite sur ce site : pour la super idée de départ, pour l’accueil plus-chaleureux-tu-meurs, pour la géniale ambiance du forum, pour le superbe Journal PAen (comment ça je suis fayotte ?), pour la qualité des textes et le véritable émerveillement que je ressens à lire certains des auteurs… Et pour être là aussi, simplement, tous attentifs derrière vos écrans, à partager tellement de choses avec les autres. Je suis immensément contente d’avoir rejoint cette petite famille du web !
Ainsi s’achève cette interview.
Un immense merci à toi Ery pour le temps que tu m’as accordé et ton enthousiasme débordant qui ne s’est jamais démenti tout au long de notre collaboration ! C’était un immense plaisir de pouvoir préparer cette interview avec toi et d’avoir l’opportunité de faire découvrir ton nouveau texte : Un Rêve.
Je ne doute pas un instant que tu continueras à nous faire voyager dans ton univers comme tu le fais si bien et pour longtemps encore. Ta Toile n’a pas fini de s’étendre, c’est certain : je te souhaite le meilleur pour la suite !
Et un grand merci à vous, fidèles lecteurs et lectrices ! En espérant que vous ayez passé un agréable moment devant votre écran, je vous dis à la prochaine pour une nouvelle interview !
Gardez vos plumes affutées,
Slyth
Les perles de PA
Perles du forum Plume d'Argent :
Parce que des plumes qui papotent ensemble sur un forum dédié à l'écriture, ça vaut souvent le détour, nous vous proposons un aperçu de ce que cela peut donner. Voici les petites perles que nous avons sélectionnées pour vous dans ce numéro...
« Du coup, ben, j'ai pas de rituel. Enfin, sauf si on exclut les espèce de tapotages bizarres qui donnent des "gfgfgfgfgfgfgflqlqvjebvkzbvkjdbe" sur quelques lignes, que je finis par effacer. Sans oublier l'espèce de maniaquerie qui me pousse à soigner la mise en page même avant d'avoir une histoire qui tienne la route. Bon ok ça c'est pas des vrais rituels. Parfois je mets de la musique, mais c'est seulement quand elle correspond pile avec l'ambiance que je me fais du roman, et surtout pas de paroles en français, ça me déconcentre totalement. En général je préfère le silence. »
Eryblack : sur le topic "Rituels, usages et/ou nécessité" Lun 23 Sep 2013
« CET, lundi : Raaaaah, ce jeu !
CET, mardi : Ce jeu, il me gonfle grave.
CET, mercredi : Ah mais c'est pas possible, là, je ne DEVAIS pas perdre !
CET, jeudi : Ce jeu m'énerve, ce jeu m'énerve, ce jeu m'énerve.
CET, vendredi : J’ARRÊTE CE **** DE JEU DE **** ! JE N'Y JOUERAI PLUS JAMAIS !
Samedi, CET se met devant l'ordinateur pour lancer le jeu.
Cricri : Tu ne disais pas que tu n'y jouerai plus jamais ?
CET, dans un grommellement : Je n'y jouerai plus jamais, HIER. »
Cristal : sur le topic "CET et Cricri" Sam 2 Mars 2013
« Moi, je suis Andrew Torvucci. Votre pire cauchemar. Et oui. Il boit. Il mange gras. Et pire encore : il est mal rasé. Behold the Torvucci, nightmare of them all ! »
Torvucci : sur le topic de présentation : Torvucci Dim 29 Sep 2013
« Si la volonté y est, c'est le principal, Ery. Et puis, la grenouille est très contente que tu aies aimé son délire à base de batraciens à trois pattes. »
Sej : sur son journal de bord, "L'antre des Champidents" 2 déc 2013
« J'aurais tendance à te dire (parce que je suis une vilaine hérétique)... écris ce que tu aimes, sans trop te prendre la tête avec ce qui est un cliché ou pas, ce qui est original ou pas. Si tu le fais avec passion, ça passera toujours ! »
Beatrix : sur le journal de bord de Jowie "The Jowie-Journal"
Citations d'auteurs du site Plume d'Argent :
Vous les avez lus, peut-être commentés, et sans doute vous-êtes vous dit au fil de vos réflexions que certains passages mériteraient d'être cités dans des conversations hors contexte, juste pour la beauté des mots et des phrases savamment agencées ? Retrouvez dans ce numéro quelques citations qui ont retenu notre attention ce mois-ci, et n'hésitez pas, pour les parutions futures, à nous transmettre vos propres suggestions ! Elles n'en seront que mieux appréciées !
« Peu après, un concert de quatre voix s’engage sur des trémolos parfois en accord, souvent discordants. Chacun prie la divinité qui lui semble la plus adéquate, tous sont unis dans leur désir d’attirer la clémence céleste. Les minutes s’écoulent. Les prières s’intensifient. Les mages de Péra tombent dans l’extase, les yeux exorbités sur des réalités supérieures, selon les pratiques de leur temple. Atalas se frappe la poitrine, s’arrache les cheveux pour apitoyer Varbog. Gram se dandine sans arrêt, invoque Helinduska et Tribog, ainsi que le reste du Panthéon. »
Aylaine dans La Légende de Losain
« Je ne trainai pas sur la toile. Je commençais à avoir mal aux yeux. Je déposai mon casque sur son support et me passai le visage sous l'eau fraiche. Il n'y avait pas qu'aux yeux que j'avais mal. Mon corps tout entier se plaignait. J'examinai mes bras, mes coudes et mes genoux. Rien. Pas un bleu, pas une trace, pourtant le roulé-boulé avec Eo n'avait pas été une partie de plaisir. Je me regardai dans le miroir de la salle de bain, inquiète. Quelles pouvaient bien être les conséquences de mes souffrances physiques d'ALE dans la réalité ? Ils avaient trouvé le moyen de me faire croire que j'avais mal. N'étaient-ils pas en train de manipuler mon cerveau ? Cette question existentielle resta en suspens, j'avais trop besoin de dormir. J'en discuterais avec Eo. »
Sophinette dans ALE (Alternative Life of Experience)
« Elle n'était pas prisonnière. L'ennemi à forme masculine l'avait lâchée d'étonnement dès ses premières paroles. Mais Ayleen entendait bien leur faire comprendre qu'elle ne les craignait pas, malgré toutes les horreurs qu'on leur attribuait. Elle avait l'intention de rentrer chez elle et rien ne saurait l'en empêcher. Des parasites de leur espèce, il fallait savoir être durs avec eux afin de les mater. Si l'on se montrait suffisamment impressionnant, fort, ils devraient se montrer dociles. Et effectivement, les yeux de la gamine semblaient à présent montrer du respect, en même temps qu'une indicible tristesse qui laissa la jeune femme totalement indifférente. Toutefois, on ne pouvait pas en dire autant des prunelles bleu-gris du garçon : une fois la surprise passée, il parut tout d'abord agacé de s'être fait traiter de cette manière puis, étrangement, sembla se mettre à réfléchir. »
Slyth dans Une vie de Château
« Framke ne le savait que trop, mais elle refusait de l'entendre. Elle se blottit contre lui, essayant de ressentir chaque parcelle de sa présence, la chaleur de son corps, les os qui pointaient à travers la chair vieillissante et les haillons, l'odeur douceâtre qui émanait de lui et qui témoignait de sa difficulté croissante à se maintenir propre, mais qu'elle ne pouvait trouver désagréable parce que c'était aussi un peu de lui-même. Le bras maigre encerclait ses épaules, avec un reste de vigueur qu'il puisait dans le brasillement de sa tendresse. Au-dessus d'eux, une nuée passa, obscurcissant la tache de soleil qui baignait la terrasse. La fraîcheur soudaine lança un frisson dans la carcasse de Fridrik. »
Beatrix dans L'Héritage de l'Exploreur
« Le retour sur Anörre fut brutal et douloureux. Partie humaine, Sierra retomba dans l’herbe sous la forme d’une boule de fourrure confuse. Désorientée, elle choisit avant toute chose de mettre de côté l’énoncé du Choix. L’heure n’était pas aux devinettes et elle constata qu’une légère pression enserrait encore son corps tout entier. Lorsqu’elle se redressa, son poids fut accueilli non pas par deux jambes, mais par quatre pattes massives. Puis elle porta une attention toute particulière à sa colonne vertébrale, interminable, surmontée d’une queue qui lui semblait finalement aussi gênante que sa robe précédente. Celle-ci avait par ailleurs été avalée par une abondante fourrure d’ébène. Sa vision nocturne flambant neuve lui offrait un panel de couleurs chaudes qu’elle n’aurait jamais pu rêver voir sous forme humaine. Son ouïe était devenue si précise qu’elle sentit ses oreilles se redresser au moindre son. »
Sierra dans Ulfur
Parce que des plumes qui papotent ensemble sur un forum dédié à l'écriture, ça vaut souvent le détour, nous vous proposons un aperçu de ce que cela peut donner. Voici les petites perles que nous avons sélectionnées pour vous dans ce numéro...
« Du coup, ben, j'ai pas de rituel. Enfin, sauf si on exclut les espèce de tapotages bizarres qui donnent des "gfgfgfgfgfgfgflqlqvjebvkzbvkjdbe" sur quelques lignes, que je finis par effacer. Sans oublier l'espèce de maniaquerie qui me pousse à soigner la mise en page même avant d'avoir une histoire qui tienne la route. Bon ok ça c'est pas des vrais rituels. Parfois je mets de la musique, mais c'est seulement quand elle correspond pile avec l'ambiance que je me fais du roman, et surtout pas de paroles en français, ça me déconcentre totalement. En général je préfère le silence. »
Eryblack : sur le topic "Rituels, usages et/ou nécessité" Lun 23 Sep 2013
« CET, lundi : Raaaaah, ce jeu !
CET, mardi : Ce jeu, il me gonfle grave.
CET, mercredi : Ah mais c'est pas possible, là, je ne DEVAIS pas perdre !
CET, jeudi : Ce jeu m'énerve, ce jeu m'énerve, ce jeu m'énerve.
CET, vendredi : J’ARRÊTE CE **** DE JEU DE **** ! JE N'Y JOUERAI PLUS JAMAIS !
Samedi, CET se met devant l'ordinateur pour lancer le jeu.
Cricri : Tu ne disais pas que tu n'y jouerai plus jamais ?
CET, dans un grommellement : Je n'y jouerai plus jamais, HIER. »
Cristal : sur le topic "CET et Cricri" Sam 2 Mars 2013
« Moi, je suis Andrew Torvucci. Votre pire cauchemar. Et oui. Il boit. Il mange gras. Et pire encore : il est mal rasé. Behold the Torvucci, nightmare of them all ! »
Torvucci : sur le topic de présentation : Torvucci Dim 29 Sep 2013
« Si la volonté y est, c'est le principal, Ery. Et puis, la grenouille est très contente que tu aies aimé son délire à base de batraciens à trois pattes. »
Sej : sur son journal de bord, "L'antre des Champidents" 2 déc 2013
« J'aurais tendance à te dire (parce que je suis une vilaine hérétique)... écris ce que tu aimes, sans trop te prendre la tête avec ce qui est un cliché ou pas, ce qui est original ou pas. Si tu le fais avec passion, ça passera toujours ! »
Beatrix : sur le journal de bord de Jowie "The Jowie-Journal"
Citations d'auteurs du site Plume d'Argent :
Vous les avez lus, peut-être commentés, et sans doute vous-êtes vous dit au fil de vos réflexions que certains passages mériteraient d'être cités dans des conversations hors contexte, juste pour la beauté des mots et des phrases savamment agencées ? Retrouvez dans ce numéro quelques citations qui ont retenu notre attention ce mois-ci, et n'hésitez pas, pour les parutions futures, à nous transmettre vos propres suggestions ! Elles n'en seront que mieux appréciées !
« Peu après, un concert de quatre voix s’engage sur des trémolos parfois en accord, souvent discordants. Chacun prie la divinité qui lui semble la plus adéquate, tous sont unis dans leur désir d’attirer la clémence céleste. Les minutes s’écoulent. Les prières s’intensifient. Les mages de Péra tombent dans l’extase, les yeux exorbités sur des réalités supérieures, selon les pratiques de leur temple. Atalas se frappe la poitrine, s’arrache les cheveux pour apitoyer Varbog. Gram se dandine sans arrêt, invoque Helinduska et Tribog, ainsi que le reste du Panthéon. »
Aylaine dans La Légende de Losain
« Je ne trainai pas sur la toile. Je commençais à avoir mal aux yeux. Je déposai mon casque sur son support et me passai le visage sous l'eau fraiche. Il n'y avait pas qu'aux yeux que j'avais mal. Mon corps tout entier se plaignait. J'examinai mes bras, mes coudes et mes genoux. Rien. Pas un bleu, pas une trace, pourtant le roulé-boulé avec Eo n'avait pas été une partie de plaisir. Je me regardai dans le miroir de la salle de bain, inquiète. Quelles pouvaient bien être les conséquences de mes souffrances physiques d'ALE dans la réalité ? Ils avaient trouvé le moyen de me faire croire que j'avais mal. N'étaient-ils pas en train de manipuler mon cerveau ? Cette question existentielle resta en suspens, j'avais trop besoin de dormir. J'en discuterais avec Eo. »
Sophinette dans ALE (Alternative Life of Experience)
« Elle n'était pas prisonnière. L'ennemi à forme masculine l'avait lâchée d'étonnement dès ses premières paroles. Mais Ayleen entendait bien leur faire comprendre qu'elle ne les craignait pas, malgré toutes les horreurs qu'on leur attribuait. Elle avait l'intention de rentrer chez elle et rien ne saurait l'en empêcher. Des parasites de leur espèce, il fallait savoir être durs avec eux afin de les mater. Si l'on se montrait suffisamment impressionnant, fort, ils devraient se montrer dociles. Et effectivement, les yeux de la gamine semblaient à présent montrer du respect, en même temps qu'une indicible tristesse qui laissa la jeune femme totalement indifférente. Toutefois, on ne pouvait pas en dire autant des prunelles bleu-gris du garçon : une fois la surprise passée, il parut tout d'abord agacé de s'être fait traiter de cette manière puis, étrangement, sembla se mettre à réfléchir. »
Slyth dans Une vie de Château
« Framke ne le savait que trop, mais elle refusait de l'entendre. Elle se blottit contre lui, essayant de ressentir chaque parcelle de sa présence, la chaleur de son corps, les os qui pointaient à travers la chair vieillissante et les haillons, l'odeur douceâtre qui émanait de lui et qui témoignait de sa difficulté croissante à se maintenir propre, mais qu'elle ne pouvait trouver désagréable parce que c'était aussi un peu de lui-même. Le bras maigre encerclait ses épaules, avec un reste de vigueur qu'il puisait dans le brasillement de sa tendresse. Au-dessus d'eux, une nuée passa, obscurcissant la tache de soleil qui baignait la terrasse. La fraîcheur soudaine lança un frisson dans la carcasse de Fridrik. »
Beatrix dans L'Héritage de l'Exploreur
« Le retour sur Anörre fut brutal et douloureux. Partie humaine, Sierra retomba dans l’herbe sous la forme d’une boule de fourrure confuse. Désorientée, elle choisit avant toute chose de mettre de côté l’énoncé du Choix. L’heure n’était pas aux devinettes et elle constata qu’une légère pression enserrait encore son corps tout entier. Lorsqu’elle se redressa, son poids fut accueilli non pas par deux jambes, mais par quatre pattes massives. Puis elle porta une attention toute particulière à sa colonne vertébrale, interminable, surmontée d’une queue qui lui semblait finalement aussi gênante que sa robe précédente. Celle-ci avait par ailleurs été avalée par une abondante fourrure d’ébène. Sa vision nocturne flambant neuve lui offrait un panel de couleurs chaudes qu’elle n’aurait jamais pu rêver voir sous forme humaine. Son ouïe était devenue si précise qu’elle sentit ses oreilles se redresser au moindre son. »
Sierra dans Ulfur
La Galerie des Plumes
Beatrix (illustration au crayon noir et crayon-craie de l'Héritage de l'Exploreur, Framke sur la "Lanterne") Site web : http://lacroiseedesmondes.hautetfort.com |
Diogene (illustration au crayon du Voyageur sans Âmes, l'homme au Tricorne) |
Shaoran (Illustration par modélisation 3D des Cinq Terres Oubliées, la galerie de dragons) Site web : http://sushipremier.blogspot.fr |
vendredi 27 décembre 2013
Les nouvelles pérégrinations culinaires
La soupe de potimarron de Solenne
Prenez un potimarron bien rond et bien satiné, orange et charnu, dont la grosseur équivaudra à un ballon de hand-ball pour nourrir quatre convives.
Rendre cette soupe aussi sublime que surprenante sera votre défi. Cueillez de belles carottes pour environ un quart de la valeur de chair du potimarron, un bel oignon jaune, achetez un bon morceau de gingembre chez votre épicier préféré et centrifugez la valeur d’un grand verre de jus de poire. Pour la touche finale, si vous n’avez pas le temps de cueillir quelques châtaignes en forêt, prenez les en bocal de verre, tout pelés chez le marchand. Et puis une bonne dose de crème fraîche pour finir rendra votre soupe d’une douceur inégalable. Il va sans dire qu’il faudra assaisonner de sel, de poivre et d’un peu de muscade aussi.
Avec tout ça, vous avez tous les ingrédients pour une soupe sublime et originale.
Enfilez votre tablier, déliez vous les doigts, mettez un peu de musique entraînante et c’est parti !
C’est
dans une cocotte en fonte que la merveille sera la mieux logée. Après
avoir enlevé les pépins du potimarron avec une grosse cuillère, il
suffit de le couper en morceaux. Ne vous embêtez pas à peler la peau,
elle se cuit très bien avec la chair. Mais tout d’abord, il faut émincer
l’oignon et le faire fondre dans un peu d’huile d’olive. Vierge Extra,
l’huile ! Oui, il est important d’utiliser une très bonne huile de
première pression, et traitée ici pour supporter la chaleur.
Normalement, c’est écrit sur l’étiquette : «friture et assaisonnement».
Avant que l’oignon ne soit blondi, on y ajoute une cuillère à café de
gingembre frais émincé. Humez un peu cette bonne odeur à la fois douce
et acidulée ! Cette racine vous émoustille les sens. Ensuite, on ajoute
les carottes en rondelles. On tourne, on mélange bien et on couvre d’un
couvercle tout en laissant cuire sur feu moyen à doux pendant
trois-quatre minutes. Puis, on ajoute les morceaux de potimarron et on
fait de même. Là, on cuit à couvert pendant une dizaine de minutes
jusqu’à ce que les légumes se soient un peu attendris. Attention, le feu
doit être doux. Il ne faut pas que ça attache.
Le
tout bien mélangé encore, on assaisonne de gros sel marin, de poivre du
moulin et de muscade râpée, puis on verse de l’eau chaude dessus
jusqu’à recouvrir tous les légumes. Il faut encore quinze minute pour
que les légumes soient cuits à cœur. Là, vous allez ajouter un bon gros
verre de jus de poire fraîchement centrifugé. Cela va apporter de la
douceur qui compensera l’acidité du gingembre et se mariera à merveille.
On laissera mijoter deux-trois minutes encore, puis il faudra mixer. Au
mixer bâton, c’est le plus pratique. Mixer bien finement pour rendre la
soupe onctueuse.
Et
pour finir, on y ajoutera les châtaignes entières et une grosse
cuillère de crème fraîche. Deux minutes sur le feux et c’est prêt !!
Vefree
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